Le directeur général par intérim du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), Lies Boukraâ a débusqué les visées des puissances étrangères dans la région du Sahel. Dans une conférence-débat animée au centre Echaâb des études stratégiques, il a qualifié le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de «leurre» qui dissimule un projet de recolonisation du Sahel. L'expert en lutte contre le terrorisme a tiré la sonnette d'alarme quant aux risques de soudanisation de cette sous région, objet de convoitises des puissances étrangères, notamment pour ses richesses en uranium et en pétrole. Dans son exposé consacré à «la lutte antiterroriste au Sahel», M. affirme que la partie, qui se joue actuellement au Darfour entre les Etats-Unis et la Chine, est une sorte de répétition générale de ce qui risque de se produire dans quelques années à nos frontières, et a dressé un parallèle avec la région du Sahel, qui dispose également de ressources et qui est vulnérable sur divers plans. Le DG du CAERT n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la volonté manifeste d'isoler l'Algérie et de saborder ses efforts destinés à mobiliser ses voisins contre les dangers qui guettent le Sahel. «Tout ce qui se passe dans le Sahel répond à l'objectif de certaines puissances occidentales d'isoler l'Algérie et d'éviter que l'Algérie ne puisse jouer son rôle de leader régional en matière de lutte antiterroriste», a-t-il estimé, expliquant que la région du Sahel est particulièrement l'objet de visées des néocolonialistes, parce qu'ils n'ont jamais renoncé à sa recolonisation. Selon lui, la région porte en elle trois facteurs qui fragilisent sa sécurité, notamment le sous-peuplement géopolitique, l'inégale distribution de la population et la pauvreté. Autant de vulnérabilités qui expliquent la présence d'AQMI dans la région. Selon le conférencier, il existe «un axe djihadiste, qui s'étend de l'Afghanistan à la Somalie, en passant par le Sahel», faisant observer que «par hasard, le djihad est là où les puissances étrangères sont intéressés par les richesses de ces pays». Il conclura en affirmant que «AQMI n'est pas le véritable danger pour les pays du Sahel, comme veulent bien nous le faire croire les Occidentaux, c'est l'ingérence étrangère dans la région», car, a-t-il dit, cette organisation terroriste est «prenable militairement».