Dans sa quête de prendre de vitesse le gouvernement algérien, il semblerait que M. Naguib Sawiris n'a pas mesuré toute l'étendue des conséquences des opérations qu'il a initiées pour mettre l'Algérie devant le fait accompli. Après une tentative infructueuse avec le Sud-africain MNT, et face à la détermination des autorités algériennes de ne pas voir se reproduire le scénario des cimenteries cédées au groupe français Lafarge, le patron d'OTH s'en est allé fusionner avec le russe Vimpelcom, pensant avoir trouvé, enfin la bonne formule. L'affaire Djezzy est en train de connaître une tournure inattendue, à la faveur de l'intervention publique du copropriétaire norvégien, dans le groupe russe Vimpelcom. Ce dernier a considéré qu'il faut encore attendre avant de parler «d'accord conclu» avec Sawiris. Les actionnaires du russe Vimpelcom s'inquiètent de la tournure que prend la fusion entre leur groupe et la holding Weather Investments, maison mère d'Orascom. Plusieurs lézardes commencent à apparaître dans l'édifice, car Alfa et Telenor, deux actionnaires ont émis des réserves. Selon le Financial Times, cité par notre confrère TSA, le PDG du groupe Alfa, Mikhail Fridman a déclaré qu'il n'avait pas encore décidé s'il allait donner son accord à ce deal, «si le gouvernement algérien maintient sa menace de nationaliser la filiale algérienne d'Orascom Telecom Algérie (OTA), autrement dit Djezzy, que Vimpelcom souhaite conserver car il s'agit, selon lui, de l'actif le plus lucratif de l'opérateur égyptien. Le même comportement est adopté par Telenor, mais cette fois sur les conséquences qu'aurait la fusion au Bengladesh et au Pakistan où le groupe norvégien est déjà présent dans ces pays, comme Orascom, et les autorités des deux pays pourraient dénoncer une position de monopole dans le secteur des télécommunications. Si les autorités de régulations s'opposent au deal, il pourrait ne pas avoir lieu, a ainsi affirmé le groupe. Les déboires de l'Egyptien ne sont pas près de connaître leurs épilogues. Cette fois-ci, c'est la Tunisie voisine qui a mis son grain de sel. Selon nos sources, le PDG de l'opérateur tunisien Tunisiana a été rendu destinataire, cette semaine, d'une lettre du ministre tunisien des Technologies de la communication. Le ministre a expliqué que l'Etat tunisien ne souhaitait pas l'entrée de Vimpelcom dans le capital de Tunisiana et a officiellement demandé à Qatar Telecom d'exercer son droit de préemption et de racheter les 50% détenus par Orascom Telecom dans Tunisiana.