Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. De toutes les façons, il semblerait que Hafsa acceptait la cour des deux amants en même temps. Les relations entre le gouverneur de Granada et Abu Djafar, qui était alors son secrétaire, se détériorent rapidement. La jalousie pousse le poète à écrire un poème satirique sur le gouverneur qu'il envoya à Hafsa. Comme le prince était très brun, presque noir, et reprochant à Hafsa son intérêt pour lui, il écrivit : qu'est ce qui te plaît dans ce nègre ? Je peux t'en acheter au marché, pour vingt dinars, un autre encore mieux que lui. A part la jalousie, ce furent aussi les luttes politiques qui furent la cause de la mort du poète : les almohades avaient fait prisonnier des membres de sa famille, il prit donc partie pour Ibn Mardanis, rebelle contre l'autorité almohade qui occupa d'ailleurs Granada vers 1162. Abu Djafar s'enfuit de Granada, mais les espions du prince le retrouvent à Malaga où il est arrêté et crucifié sur ordre du prince. Après ses tragiques évènements, il semblerait que Hafsa laissa tomber la poésie, ou alors ses poèmes postérieurs ne nous sont pas parvenus. Elle termina sa vie à Marrakech chargée de l'éducation des princesses almohades. - Pour que vous vous fassiez une idée du genre de poèmes qu'écrivait Hafsa, je vais vous lire un extrait que j'ai ici… Attendez un moment. Voilà, écoutez, vous pardonnerez la traduction : Je viens te voir où tu viens chez moi ? Mon cœur s'incline toujours vers tes désirs. Tu te retrouveras sauvé de la soif et de l'ardeur du soleil Lorsque tu me donneras la bienvenue : mes lèvres seront pour toi une eau douce et fraîche, et les tresses de ma chevelure te donneront l'ombre que tu souhaites. - Et vous savez quoi en plus? Ce n'est pas la seule poétesse dont le nom nous est parvenu. On peut citer également Wallada, fille du calife Muhammad III al Mustakfi, ou encore Rumaykiyya épouse d'al Mu'tamid Ibn Abbad et sa fille Butayna et d'autres encore. - On voit donc, en fin de compte, que la femme en al Andalus, ajoute Mohamed qui avait écouté attentivement le discours de David, a eu souvent un rôle assez différent de celui que la mentalité occidentale veut lui attribuer. Dans l'Espagne médiévale d'al Andalus, on trouve de nombreux témoignages d'une participation importante et très active des femmes dans les divers aspects de la vie sociale, surtout dans les arts et les lettres.