Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. - Effectivement. Et cela initie une époque glorieuse sous tous les aspects. Il centralise sa politique et son économie, réduit les factions de son armée, consolide les structures de l'Etat, pacte avec les royaumes chrétiens et entretient des relations avec Byzance, les Francs… Cordoue se transforme en la ville la plus éblouissante du monde civilisé : elle possédait plus de mille mosquées, plus de huit cents bains, un système d'urbanisation avancé, un commerce varié et florissant ; elle illumina ses rues (elle devança Londres ou Paris de 700 ans en cela) et surtout édifia la mosquée la plus grande et la plus belle au monde d'alors ; et une ville palatine de rêve, Madinat az Zahra, sur la toute proche sierra. A l'ombre des solides remparts de la ville, cohabitaient musulmans, juifs et chrétiens. L'antique culture classique presque oubliée, Cordoue conquit de nouveau l'Occident grâce à des érudits qui pouvaient être arabes, comme le philosophe Ibn Rushd (Averroes), mais également juifs tels le médecin-philosophe Ibn Maymun (Maimónides). Durant ce siècle d'or, la Cordoue du califat devint le cœur de la civilisation, un heureux pont entre l'Orient et l'Occident. Les califes suivants consolidèrent cette splendeur. Al Hakam II agrandit la mosquée et créa la plus grande bibliothèque d'Europe de tout le Moyen Âge. A ce propos David rappelle à ses amis, l'importance de cette bibliothèque : - Vous saviez que cette bibliothèque qu'a formée al Hakam II dans son palais de Cordoue était d'une richesse incomparable. Elle ne comprenait pas moins de quatre cent mille volumes, la plus grande bibliothèque qui ait existé en Occident pendant tout le Moyen Âge. Une véritable armée de chercheurs de livres, de coursiers et de copistes s'activaient pour le compte du monarque, poursuivant leurs recherches bibliographiques sut toute l'étendue du monde musulman et même au-delà des terres de l'Islam. Plus tard, al Mansur, le dictateur, comme on aimait l'appeler, pour s'allier les fuqaha et les théologiens, intolérants avec exacerbation, et la masse des ignorants qui les écoutaient, ordonna que l'on purge la magnifique bibliothèque califale, unique en Europe.