Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Jaén Les alentours de Jaén sont soigneusement quadrillés de plantations d'oliviers qui s´étendent à perte de vue. La région est connue pour ses olives et son huile : c'est un des principaux centre oléiculteur d'Espagne et un important marché céréalier. La ville est tranquille et peu fréquentée par les touristes. Elle est pourtant débordante d'histoire et d'agréables surprises attendent le voyageur qui s'y attarde. Après avoir fait sans résultats le tour des pensions et des hôtels d'une étoile, nos amis sont obligés de loger à l'hôtel Condestable Iranzo, un hôtel de trois étoiles qui est le seul à avoir des chambres libres, et qui se trouve à la Place de la Estación, non loin de la gare. Il est déjà assez tard et il n'y a pas une très grande animation dans les rues. La ville fut ibérique comme l'illustrent les sites archéologiques avant de devenir l'Aurigi romaine dans laquelle, selon la légende, Euphrasius introduisit le christianisme. En l'an 712, elle tomba sous la domination arabe, elle prit alors le nom de Yajjan, toponyme qui dérivait, paraît-il de son nom antérieur Uciense. Il semblerait que l'importance de Jaén tenait au nombre élevé de ses sources, parmi lesquels la plus connue est celle de la Magdalena, située à l'intérieur même de la ville, et toujours en service. Cette source fut, pendant très longtemps, le principal approvisionnement en eau de la ville. Jaén apparaît pour la première fois dans les relations arabes à l'occasion de la création par Abd al Rahman II d'une province, Kura, dont elle devint la capitale, fait qui motiva la construction de la première grande mosquée, un édifice de cinq nefs, identifié avec l'actuelle église de la Magdalena. Les Almoravides contrôlant toute l'Andalousie depuis 1095, il faut supposer que Jaén, comme toutes les cités de quelque importance, était dotée d'un gouverneur portant le titre de qaid. A partir de 1140, arrivent du Maghreb, les premières nouvelles défaites almoravides devant les Almohades et les échecs subis devant les troupes chrétiennes ; Jaén fut occupée par les Almohades. Alphonse VII, roi de Castille revient à l'attaque entre 1151 et 1153 sans obtenir aucun résultat. Après la retraite d'Alphonse VII de la région du haut Guadalquivir, Ibn Mardanish et Ibn Hamushk passèrent à l'offensive contre les Almohades, alors occupés à réprimer des révoltes au Maghreb, et prirent, en 1159, Jaén, Baeza et Ubeda.