Enfin après moult reports, la waada de Rijel el Bilad, dans la commune de Sidi Ben Adda, a eu lieu avant-hier dans la joie populaire et la fraternité. Tout l'honneur revient à trois hommes sages qui ont réussi à perpétuer la célébration de cette waada dont est réputée la commune des Trois Marabouts. Durant tout l'après midi, la fête était merveilleuse. Des centaines de citoyens, hommes et femmes, jeunes et enfants ont assisté à la grande fantasia. Une cinquantaine de chevaux de races arabe et berbère, bien décorés au même titre que leurs cavaliers vêtus en costume maghrébin, ont séduit le public passionné par l'art de la fantasia et les déflagrations de baroud. Des cavaliers venus des villes de Benskrane, Ain Youcef (Tlemcen) et Ain Témouchent, Sidi Ben Adda, Aghlal, Ain Kihel, Chabat et Aoubellil (Ain Témouchent), en majorité des jeunes et des enfants, dont l'un d'eux est âgé de treize ans seulement. Sur un autre plateau, les vendeurs de confiserie traditionnelle, dite halwa, et nougats ont réalisé un bon chiffre d'affaire. La troupe de alawi Si Khattab a ajouté au décor festif en animant la manifestation par des danses et des chansons du répertoire bédoui. Elle a débuté par la prestigieuse chanson patriotique « Oued chouli » à laquelle ont répondu positivement les jeunes qui aimaient leur patrimoine immatériel. Selon M. Hadj Sbai Zouawi, membre organisateur : « L'insuffisance de la quantité de baroud nous a contraint à limiter le nombre de cavaliers. Nous souhaitons au futur que les responsables nous aident pour la réussite de cette waada qui vise l'attachement du peuple à sa culture héritée de ses aïeux. Pour sa pérennisation et sa valorisation, il est impératif l'implication des pouvoirs publics.» Jadis, c'était les disciples du saint patron Sidi Rabah qui organisaient annuellement une waada dans cette commune, dite de Sidi Rabeh. Malheureusement, ils ont délaissé cette tradition et, par conséquent, des hommes sages et intelligents ont préservé ce patrimoine en lui conférant le nom de Rijel el Biled pour répondre à ceux qui veulent déraciner cette population de sa culture puisant son essence des constantes nationales. Tant qu'il existe des hommes, la tradition persistera .