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Sur les traces de la civilisation hispano-musulmane
Al Andalus, voyages dans la mémoire *
Publié dans La Voix de l'Oranie le 11 - 11 - 2010

Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures.
Le schéma bien connu de construction des différentes salles est celui des thermes romains : l'Apodyterium, le Frigidarium, le Tepidarium et le Caldarium. La construction devait être très solide, capable de supporter les différences de température entre l'intérieur et l'extérieur. Cela justifiait la grosseur des murs et l'utilisation de la chaux, le sable et les pierres.
Il était facile d'imaginer le client d'antan qui arrivait à l'entrée, saluait les présents, conversait avec des amis, quittait ses habits qu'il pouvait laisser dans les dépendances de la première salle, le pagne blanc avec lequel il devait se couvrir tout le corps, les sandales en bois afin de ne pas se brûler les pieds. Arrivé à la salle tiède, il s'étendait et commençait à transpirer ; il passait ensuite au point culminant du bain : al bayt al sajun où il se savonnait et se douchait avec de l'eau chaude. C'était ensuite des allers et venues jusqu'à ce que le corps pouvait supporter : massages, parfums et autres onguents terminaient la cérémonie du bain. Enveloppé dans un ample burnous de coton, il pouvait rester des heures en train de converser avec des amis, déjeuner ou dîner jusqu'au moment où il mettait de nouveaux habits, reprenait ceux qu'il avait laissés, payait les services rendus et abandonnait les lieux.
Il est presque midi quand nos amis accompagnés du docteur Chaabane décident de quitter le palais de Villardompardo et les bains. Alors qu'ils se demandent s'ils continuent leur visite, leur nouvel ami leur propose de les inviter à prendre quelque chose au château de Santa Catalina qui abrite aujourd'hui un Parador, un hôtel d'une chaîne de tourisme de luxe et qui, de plus jouit d'un panorama privilégié. Le château se dresse sur une colline, dominant la ville, assez loin du lieu où ils se trouvent. Ils décident donc de prendre un taxi et de s'y rendre. L'origine du château est bien évidemment musulmane, mais il fut profondément transformé en 1246 après la prise de la ville par Ferdinand III, puis en 1458 par le Connétable Miguel Lucas de Iranzo. Alors qu'ils s'installent sur la terrasse de l'hôtel, ils peuvent jouir d'une vue imprenable et merveilleuse sur la ville. Ils commandent leurs consommations et profitent du paysage.


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