La facture d'importation de lait en poudre est de 800 millions de dollars. «Elle concerne autant les quantités importées par l'Office national interprofessionnel du lait que celles des privés», a annoncé, Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture, sur les ondes de la chaîne III, de la radio nationale. Selon lui, le nombre des laiteries ayant rejoint le nouveau dispositif relatif à l'organisation de la filière lait est de 97 sur les 111 existant dans le pays. «Ces laiteries ont signé des contrats de partenariat. Elles ont signé pour des quantités de poudre de lait subventionnée supérieures de 50% par rapport à celles de l'année passée mais également pour le développement de la production nationale», a-t-il relevé. D'après ces contrats, les laiteries s'engagent à ne pas «détourner» la poudre de lait subventionnée vers d'autres produits. Le Dr Benaïssa a relevé que certaines laiteries n'utilisent que du lait cru et d'autres se sont engagées à acheter des vaches laitières. «Nous les encouragerons fortement et nous avons mis en place une surprime de 2 dinars par litre collecté sachant que le prix de vente du lait cru est libre. C'est un créneau que nous voulons construire d'une manière durable», a-t-il dit. En 2010, 300 millions de litres de lait cru ont été collectés. «Notre objectif est de produire 700 millions de litres. Cette dynamique se met en place. Il faut aider les éleveurs à produire plus. En 2010, nous avons importé 25.000 vaches contre 15.000 en 2009. En 2008, nous n'en avions importé que 1.200», a-t-il dit. Il a noté par ailleurs qu'une laiterie est d'abord faite pour pasteuriser le lait cru et valoriser le lait local. «La transformation de la poudre de lait ne vient qu'en appoint», a-t-il insisté. Concernant la distribution du lait en sachet, il a indiqué que la situation se stabilise. Il a cité l'exemple d'Alger où 860.000 litres de lait en sachet ont été distribués dimanche. «C'est une quantité énorme. Il n'y a aucune raison de penser qu'il y a pénurie. En 2010, nous n'avons jamais dépassé la distribution de 700.000 litres par jour pour la capitale. Il y a des comportements dus peut-être aux derniers événements mais qui vont s'estomper.» Selon M. Benaissa, les gérants des laiteries doivent s'assurer de leurs approvisionnements tant en poudre de lait qu'en lait cru. «L'importation est libre. Idem pour l'achat auprès des éleveurs. Notre logique n'est pas de distribuer des quotas de lait en poudre. Les partenariats que nous avons engagés visent à responsabiliser chaque acteur. Les choses s'améliorent. Il y a certes des difficultés dans la distribution durant les derniers événements, mais la situation revient à la normale », a-t-il rassuré.