«Nous avons proposé un dispositif pour structurer la filière lait d'une manière durable», a affirmé hier Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Dans une intervention sur les ondes de la radio Chaîne III, le ministre a indiqué que 5 milliards de litres ou équivalent lait, dont 4 milliards sous forme de lait de consommation et 1 milliard sous forme de produits laitiers ont été consommés en 2009. Sur la quantité de 5 milliards de litres, le lait subventionné par l'Etat représente 30% constitués par du lait en sachet pasteurisé cédé au prix de 25 DA/litre. «Nous voulons rationnaliser tout cela», a-t-il souhaité, rappelant que son département a lancé un appel à manifestation d'intérêt aux différentes laiteries qui veulent s'intégrer dans le dispositif qui est en train de se mettre en place. Comme bilan de l'opération, il avancera que sur les 139 laiteries qui ont retiré l'appel, 118 ont déposé leur candidature dans le cadre du concours de partenariat avec l'Office national interprofessionnel de lait (ONIL). Donc sur les 111, «nous avons 69 laiteries qui font de la collecte de lait. Les autres auront un moratoire jusqu'à fin septembre 2011 pour intégrer le dispositif, entre temps elles bénéficieront de la poudre de lait subventionnée, mais pas de la même proportion que les autres laiteries». Rachid Benaissa a précisé que 69 laiteries répondent à toutes les conditions, «c'est-à-dire qu'elles font du lait à partir de la poudre mais collectent également le lait cru et le valorisent». Les 42 laiteries restantes ne travaillent qu'avec de la poudre de lait, a-t-il relevé, en les invitant, une nouvelle fois, à intégrer le lait cru dans la production. «Nous ne voulons pas de rupture brutale, c'est pourquoi nous leur avons donné un moratoire de neuf mois pour que ces laiteries intègrent le lait cru ou s'intégrer dans la politique de développement national interne», a-t-il indiqué. En septembre dernier, le ministre a menacé les laiteries qui refusent d'intégrer le lait cru de leur supprimer la prime de soutien. En contrepartie, les laiteries qui augmenteraient l'utilisation du lait cru dans la production pourront bénéficier de «super prime» de soutien. La visibilité, la transparence, la rationalité, la responsabilisation sont autant de caractéristiques que le département de Rachid Benaissa essaye d'impulser pour donner une durabilité à la filière. Concernant la facture alimentaire, il a annoncé que la facture a chuté à 5,2 milliards de dollars en 2010 contre 5,4 milliards de dollars en 2009. La baisse est plus tangible par rapport à 2008 lorsque la facture a atteint 8 milliards de dollars. Concernant les céréales, la régression a été importante depuis la cession d'importation du blé dur et de l'orge en avril 2009. Pour 2010, l'importation devrait se situer autour de 700 et 800 millions de dollars. Il n'a pas écarté, cependant, le retour à l'importation de ces produits puisque «nous serons obligés de ramener des appoints». L'invité de la radio a annoncé l'exportation de la pomme de terre dans les semaines prochaines.