Selon des sources proches de la police de l'air et des frontières de l'aéroport international Houari Boumediene, une partie de la famille du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali, et de celle de son épouse Leïla Trabelsi ont trouvé refuge, depuis jeudi soir, à Alger où ils se seraient installés dans un luxueux hôtel de la capitale. D'après ces sources, ces fugitifs, au nombre de sept, seraient arrivés à bord d'un vol régulier de la compagnie nationale Air Algérie en provenance de Tunis. Faisant partie du premier cercle, ces membres influents de l'ancienne famille régnante ont pris la poudre d'escampette au moment même où leur «chef» faisait son discours d'adieu. Bien avisés, ils n'ont pas attendu, ainsi, l'accélération des événements qui se sont soldés, dès le lendemain, par la fuite de Zine El-Abidine Ben Ali. Certaines sources révèlent, par ailleurs, que «les fuyards posséderaient des biens en Algérie et des participations dans des affaires tenues notamment pour la façade par d'anciens apparatchiks du régime de Ben Ali». Nos sources soulignent toutefois que, pour l'heure, la présence de ces ressortissants tunisiens sur le sol algérien est «assez banale», et ce, tant que ces individus ne sont pas recherchés par la justice tunisienne ou par la justice internationale. De plus, leur entrée sur le territoire est légale sachant qu'il y a une libre circulation entre la Tunisie et l'Algérie et aucun visa n'est exigé à l'entrée. Ces mêmes sources révèlent, d'un autre côté, que les quatre walis des régions frontalières avec la Tunisie comme Souk Ahras, El Tarf, Tébessa et El Oued auraient reçu des instructions du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, à l'effet de «prêter secours aux ressortissants tunisiens qui viendraient à en faire la demande». En effet, on apprend que de nombreuses familles tunisiennes viennent de dresser des tentes juste à la lisière de la frontière algérienne et ce pour échapper à la violence des bandes armées. Le Croissant-Rouge algérien est chargé d'acheminer des vivres et des aides à ces réfugiés. On apprend aussi que les premières expéditions de nourriture et de médicaments ont commencé hier. Tous les postes frontaliers ont été, par ailleurs, renforcés par l'apport de sections des BMPJ des wilayas concernés. «L'instruction numéro 1 est que la frontière doit rester autant que possible ouverte», précisent nos sources.