Qui n'a pas repris le refrain de « Sidi Amar Delali », dans l'ambiance typique d'une ville pas comme les autres, riche de son butin colonial, de ses fameux chioukhs, sa Tahtaha épicée de cafés « maures » comme disent les anciens, et aussi « L'khadra » le club de foot et ses mille idoles, surtout ses chanteurs de Cheikh Madani aux chansons d'aujourd'hui. L'un des Ouled Sidi Amar, chanteur de métier vient de nous « sortir » un album de toute beauté. Cheikh Allam du haut de ses 45 ans, aujourd'hui habitant de Sidi Lahcen a signé des chansons underground, parlant du « nif », du « Rajel trahi par la mauvaise « sohba », d'un Rai-blues, la femme qui trompe, l'homme qui pleure sans montrer ses larmes par la hechma légendaire et tant de mélancolie et de nostalgie. Ainsi les titres sont là pour nous faire sentir notre dur métier de vivre et quand c'est la mélodie, le rythme et des mots de cœurs, l'on prend un temps pour adoucir nos mœurs, comprendre, apprendre à vivre, prendre du recul, se corriger, se repentir, joindre les mains et demander pardon. L'album est centré sur ces questions vitales de notre existence. 7 morceaux nous réveillent, nous font penser à différentes situations sociale ou sentimentales entre autres « Ya hbabi ana doaat », « Glabti el vista » , « Man goulek ouah man goulek la » , « Pourquoi ma chance est ainsi » , « Tebki el ain », « Loualf rah », « Li ghlat oua teb », ceci démontre s'il en est que Cheikh Allam se reconnaît dans la tradition des chioukhs d'antan, du melhoun et lui-même écrit des chansons à la portée de tous, avec simplicité, modestie, exprimant sans fard ce que chacun ressent . Il nous dira en substance « Je cherche à m'adresser aux gens directement avec des mots de tous les gens, qui les touchent, apportent un baume au cœur ». L'album est dans les boutiques et attend une consécration. Bonne chance, Cheikh.