Plus de vingt familles, habitant le douar Belgaïd, ont accusé le vice-président de la commune de Bir El Djir de «les avoir fait chanter, en leur réclamant de l'argent en échange d'empêcher les services de la commune de démolir leurs constructions illicites». Pour appuyer leurs accusations, ces familles affirment que plusieurs autres constructions illicites, érigées il y a moins de deux mois, n'ont pas été démolies. C'est en présence des forces antiémeutes que plus de 20 familles ont tenté d'empêcher la démolition de leurs constructions illicites et leurs membres ont fermé les deux voies, menant au pôle universitaire de Belgaïd et au centre ville d'Oran. Les occupants de ces constructions, concernées par la démolition, ont exprimé leur colère contre cette décision, en brûlant les pneus de véhicules et en bloquant plusieurs accès au douar Belgaïd. Ils estiment qu'ils sont victimes d'une décision injuste et ambiguë et pointent du doigt certains responsables de la commune et les accusent de chantage. Selon eux, le vice-président de l'assemblée communale de Bir El Djir «aurait fait chanter certains occupants de ces habitations illicites et leur a réclamé de l'argent, en échange de quoi il exclurait leurs demeures de la démolition». L'une des femmes témoignera à ce sujet: «Il existe plus de vingt constructions illicites que la commune n'a pas démolies. Pourtant, certaines ont été érigées, bien après les nôtres. Regardez-les, ils sont là en train de discuter avec ce vice-président et probablement en train de négocier avec lui.» la plupart des occupants auxquels nous avons parlé, affirment: «Nous souffrons de cette situation et nous aspirons à une vie meilleure. Cela fait plus de 30 ans que nous attendons un geste d'espoir de la part des autorités locales, mais en vain. Nous voulons vivre dans des conditions décentes, ainsi que tout le monde, malheureusement, nous n'avons pas les moyens de nous permettre un loyer à 10 mille Da. Que voulez vous qu'on fasse? Construire un toit pour protéger nos enfants ou nous immoler pour que les autorités locales réagissent sérieusement à notre souffrance?» Réagissant aux accusations proférées à son encontre, le vice-président tiendra à préciser: «Toutes ces accusations, portant sur le chantage et la corruption, véhiculées à mon encontre, sont infondées et s'ils ont les moindres preuves de ce qu'ils avancent, je les invite à les rendre publiques. Concernant les habitations, touchées ou non par la démolition, je vous dirai simplement que nous sommes en train d'étudier au cas par cas. Concernant la démolition d'aujourd'hui, je tiens à préciser qu'elle a touché les constructions illicites, érigées sur des dizaines d'hectares, appartenant aux domaines publics et squattés par les occupants de ces constructions.» S'agissant des habitations, construites il y a moins de 02 mois et qui n'ont pas été démolies, le même responsable dira: «Toutes ces constructions sont illicites et nous avons les statistiques qui distinguent les plus anciennes des récentes.» A noter que les familles dont les constructions ont été démolies ont passé la nuit dans la rue, alors que leurs meubles ont été mis à la fourrière communale, apprend-on, auprès des sinistrés.