Pour mener à terme l'ambitieux programme de logement décidé pour l'actuel quinquennat, et où une part importante est réservée aux jeunes, les pouvoirs publics ont décidé de recourir, en plus des entreprises nationales déjà mobilisées, à d'autres étrangères. L'intervention des ces dernières sera cependant «bien cadrée pour utiliser au maximum la main-d'œuvre locale», promet Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat. La plus grande partie des réalisations de logements lors du précédent programme quinquennal 2005-2009 a été réalisée par des entreprises algériennes. Au début de ce programme, l'Algérie disposait de 22.000 entreprises. À sa fin, 31.800 entreprises ont été recensées. «Il y a eu une création d'un assez grand nombre d'entités lors de ce programme et ceci est une excellente opportunité pour l'économie nationale», a indiqué hier le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme sur les ondes de la chaîne III. «Les petites entreprises sont devenues moyennes, les moyennes sont devenues grandes», a ajouté Noureddine Moussa. Selon lui, le programme 2005-2014 a certes une portée sociale, mais il a aussi une portée économique puisqu'il permet la création d'entreprises, de richesses et d'emplois. Pour accélérer le rythme des réalisations de logements et satisfaire la demande de plus en plus importante, l'Algérie fera appel aux entreprises étrangères dont certaines activent déjà dans notre pays, notamment des entreprises chinoises, turques et égyptiennes. «Je pense qu'on aura toujours besoin d'un apport de l'extérieur.Ce dernier sera bien cadré pour utiliser au maximum la main-d'œuvre locale et que cette valeur ajoutée reste dans notre pays», a indiqué M. Moussa qui a précisé dans le même contexte qu'il y a une réglementation très claire et très précise sur l'intervention des entreprises étrangères en Algérie. Sachant que l'accès au logement pour les moins de 35 ans, et même plus, est tributaire de l'offre qui reste insuffisante malgré l'importance des programmes réalisés et ceux qui sont en cours, 50 000 logements promotionnels seront réalisés. Ces logements sont destinés aux jeunes sous forme de vente à tempérament, c'est-à-dire par facilité de paiement. C'est une forme de location vente, une formule actuellement objet de discussion. Selon le ministre, cette nouvelle formule se veut un appoint ajouté aux autres programmes. Abordant le programme de Logement public locatif (LPL), il a souligné que les jeunes de moins de 35 ans bénéficient de 40% de ce programme et cette disposition est valable depuis le dernier décret (2008) qui régit ce segment d'offre. Interrogé sur ce que comptent faire les pouvoirs publics en matière de réalisation pour satisfaire les deux segments, à savoir l'éradication de l'habitat précaire et le LPL à proprement dit (logement public locatif) le ministre a indiqué que 340 000 logements sont destinés exclusivement à l'éradication de l'habitat précaire. Pour le programme quinquennal 2010-2014, 800 000 logements sont prévus pour ces deux segments du LPL.
LSP: ce qu'il faut savoir sur l'apport initial de 700.000 DA
Pour bénéficier du logement social participatif (LSP), un apport initial de 700.000 DA est exigé au départ. Or, la frange de la société à laquelle est destiné ce programme, particulièrement les jeunes de moins de 35 ans, rencontrent énormément de difficultés à collecter cette importante somme. Interrogé sur ce point, Noureddine Moussa a indiqué que ce montant (700.000 DA) n'a jamais été fixé par quelque texte que ce soit. «Le LSP obéit au principe d'un financement triangulaire, à savoir l'apport personnel, l'aide de l'Etat qui est de 700.000 DA et un crédit bancaire», a-t-il expliqué. Selon lui, les citoyens ne sont pas solvables vis-à-vis de la banque de la même façon. Il y a des gens, compte tenu de leur âge et de leurs revenus, qui peuvent avoir des crédits conséquents. A ce moment-là leur apport personnel est minime. En revanche, ceux qui sont à un âge un peu plus avancé, leurs revenus ne leur permettent pas d'avoir un crédit conséquent. «C'est pour cela que l'apport personnel paraît important. Ainsi, l'apport personnel n'est pas fixé, mais dépend de la solvabilité du souscripteur.»