Photo : Fouad S. La résorption de l'habitat précaire se poursuit, surtout au niveau de la capitale. «Les familles habitant dans des logements précaires doivent patienter et faire confiance à l'Etat afin de bénéficier des importants quotas de logements qui sont réceptionnés régulièrement». C'est ce qu'a déclaré, hier, lors de son passage à la Radio nationale Chaîne III, M. Nourddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. «C'est uniquement une question de temps». Le ministre a appelé les gens de faire preuve de patience, puisque «des programmes sont en cours de réalisation et d'autres sont réceptionnés régulièrement», a-t-il souligné. A propos des fausses déclarations faites pour bénéficier d'un logement dans le cadre de l'éradication des habitations précaires, le ministre a été ferme; il fait savoir que les pouvoirs publics poursuivraient en justice «les gens qui ont triché et donné de fausses informations pour bénéficier d'un logement public». Par ailleurs, l'invité de la radio a indiqué que l'Etat était déterminé à renforcer les capacités des entreprises publiques de construction pour pouvoir augmenter leurs parts dans le marché national au cours du quinquennat 2010-2014. «Nous avons bien l'espoir d'augmenter la part de marché des entreprises nationales dans les programmes de réalisation des logements conformément à ce qui a été décidé par le Conseil des participations de l'Etat». Sur ce point, M. Moussa a indiqué que les entreprises publiques n'ont contribué qu'à hauteur de 4,5 à 5% dans la réalisation du 1,45 million de logements au cours du quinquennat 2005-2009. «C'est pour cela que l'Etat a décidé de contribuer au renforcement des capacités de ces entreprises pour le quinquennat en cours», a-t-il relevé. Le ministre a précisé toutefois que le développement de l'outil national de production nécessite un véritable partenariat public-privé, ajoutant que 85% des logements réceptionnés lors du quinquennat précédent ont été construits par des entreprises privées et 9% seulement par des firmes étrangères. Concernant la réalisation de 1,2 million de nouveaux logements inscrits au programme 2010-2014, le ministre a affirmé que l'Algérie était capable de les réaliser à raison d'une moyenne annuelle de 24.000 unités. «Nous avons bon espoir de réaliser quelque 240.000 unités par an au cours du quinquennat courant. Nous avons mis en branle un programme de suivi et nous sommes bien partis pour réaliser 1,2 million de logements à la fin du quinquennat», a-t-il expliqué, rappelant que de nombreuses études de réalisation avaient été lancées cette année. M. Moussa a indiqué, par ailleurs, que le secteur qui a gagné le pari de la quantité en réalisant plus de 1,45 million de logements entre 2005 et 2009, passe actuellement à celui de la qualité en exigeant de tous les intervenants dans l'acte de bâtir un travail «soigneusement fait». A la question de savoir si les F2 disparaîtront, vu qu'ils font aujourd'hui l'objet d'un mécontentement, d'autant plus que la moyenne de la famille algérienne est d'au moins 6 personnes, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a indiqué que «un F2, c'est 50 m2, c'est un séjour de 20 m2, c'est une chambre de 12 m2, une cuisine de 8 à 10 m2, une salle de bains, un hall et un balcon». Selon lui, les logements attribués actuellement sont la propriété de la collectivité nationale. «Ces logements sont financés sur les fonds publics et les gens qui les occupent ne sont que des locataires. Ces logements doivent être préservés, car ils appartiennent à la collectivité et permettent aux familles de se stabiliser», a-t-il expliqué. «La décision de ne plus construire de F2 a été prise par le président de la République en 2006. Ce qui est en train d'être livré en F2, ces sont des «queues» de programme. Depuis 2006, aucun projet n'a été lancé avec des F2», a précisé M. Moussa. A propos du programme de l'AADL, le ministre s'est voulu rassurant à l'égard des citoyens ayant déjà versé une première tranche de payement les exhortant de «ne pas s'inquiéter». Pour le reste, il n'est plus possible de répondre à une demande qui dépasse largement l'offre (183 000 contre 25 400) et les demandeurs pourront s'inscrire dans les divers autres programmes.