Proclamée, vendredi dernier à Bejaia, la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE) lance un appel à la communauté estudiantine pour observer des journées de grève suivies de sit-in devant les rectorats, le 9 mars 2011. A l'issue de la réunion d'installation de la coordination, à la résidence universitaire Aâmriw de Bejaia, les comités autonomes des différentes universités du pays ont estimé, dans un communiqué rendu public hier matin, que la création de cette coordination fait suite «aux mouvements de contestation enclenchés par l'université algérienne depuis plus d'un mois». La nouvelle coordination, ajoute le communiqué, dénonce «un pouvoir sourd, emmuré dans son archaïsme, qui répond aux manifestations pacifiques par la matraque, la propagande et surtout la déstabilisation des étudiants par le biais d'une administration soumise et des organisations satellites corrompues». A l'adresse de toutes les universités algériennes, la CNAE les appelle à «s'organiser, à travers des assemblées générales, en comités autonomes, et à élaborer des plates-formes de revendications propres à chaque université en vue de dégager une batterie de revendications communes à toute l'université algérienne». Comme première mesure, les étudiants sont interpellés à «boycotter les pseudos-débats organisés par une administration universitaire dont la seule mission est d'étouffer la dynamique actuelle», selon la même source. La coordination invite, par ailleurs, les étudiants à «déjouer les manœuvres des organisations satellites» et réaffirme son «engagement à poursuivre la lutte jusqu'à l'aboutissement du combat». Il est utile de préciser que, plus d'un mois après la fronde estudiantine, plusieurs universités et écoles supérieures du pays demeurent toujours bloquées. La grogne qui avait trouvé sa raison d'être, au départ, avec le décret présidentiel de décembre 2010 s'est ensuite propagée tant et si bien que chaque université ou école supérieure y vient avec ses propres revendications. Le ministère de l'Enseignement supérieur avait, dans un premier temps, répondu par l'abrogation du décret et la tenue d'ateliers de travail pour mettre en place les correspondances entre l'ancien système et le nouveau, mais cela s'est vite avéré insuffisant. Depuis, il est assiégé chaque jour davantage. Il faut rappeler qu'outre la satisfaction de leurs doléances, les étudiants réclament le départ du ministre de tutelle.