Le gouvernement algérien a approuvé lundi un projet d'amendement relatif à la dépénalisation du délit de presse, selon un communiqué du conseil des ministres réuni autour du président Abdelaziz Bouteflika. Il conserve toutefois une peine d'amende pécuniaire pour offense au chef de l'Etat. Pour M. Bouteflika, il s'agit-là d'une «mise en concordance de nos lois avec nos convictions, ainsi que d'un message de considération adressé à la famille de la presse nationale». Le projet doit encore être soumis aux parlementaires. Le chef d'Etat avait fait cette promesse dans son discours du 15 avril où il annonçait de «profondes» réformes face à la grogne sociale et politique continue contre le régime, dans le sillage des révolutions arabes. La liberté d'opinion et d'expression est «un acquis constitutionnellement garanti», a-t-il souligné, promettant de veiller «à la conforter» avec les réformes politiques. Le chef d'Etat a aussi chargé le gouvernement, «en concertation avec la famille de la presse, de diligenter l'élaboration du projet de loi organique relative à l'information». En plus des nouvelles garanties juridiques sur la liberté de presse que cette future loi consolidera, «nous travaillerons à une modernisation de l'espace médiatique», a encore indiqué M. Bouteflika, avec le concours d'une commission indépendante d'experts nationaux. Elle aura pour mandat «de proposer les voies et les moyens d'améliorer le paysage audiovisuel, de promouvoir la communication par le biais des nouvelles technologies de l'information et d'identifier les domaines à travers lesquels l'aide publique contribuera à l'épanouissement de la presse écrite». Le président algérien a annoncé la mise en place d'une autorité de régulation des médias dès la promulgation de la nouvelle loi sur l'information. Cette autorité veillera au respect des principes consacrés par la liberté d'expression, garantira «un accès équitable des partis politiques aux médias audiovisuels» et aidera «au respect de l'éthique et de la déontologie», a-t-il dit. Le gouvernement devra également tabler sur des projets de loi relatifs à la publicité et aux sondages. L'Algérie est dotée d'environ 80 publications écrites, publiques et privées, plutôt libres, mais l'audiovisuel reste l'apanage de l'Etat.