Les services vétérinaires font face, depuis quelques jours, à une préjudiciable rupture de stocks pour le vaccin anti-clavelée ‘Clavax' qui aurait eu la conséquence de mettre à l'arrêt l'opération de vaccination du cheptel ovin dans la quasi-totalité des wilayas de l'Oranie. Dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès où la pénurie de ce type de vaccins se fait cruellement sentir, seule la moitié des effectifs de l'élevage ovin recensé, soit 300.000 têtes, ont été vaccinés à ce jour. Le reste ne risque pas de l'être de sitôt et c'est le cours de l'opération de vaccination qui peut subir les contrecoups, compromettant ainsi le plateau immunitaire atteint ces dernières années par les services vétérinaires soucieux de préserver durablement le cheptel contre l'une des redoutables maladies animales réputées légalement contagieuses et soumises à déclaration obligatoire auprès de l'autorité publique… Et ce, d'autant plus vrai qu'aucun foyer de clavelée n'a été enregistré en 2010 à travers la wilaya de Sidi Bel-Abbès, comme n'a pas manqué de nous le rappeler, hier dimanche, le Dr M. Amroun, chef de l'inspection vétérinaire. La suspension de cette opération, qui est assurée, rappelons-le, à titre gracieux sur les moyens propres de l'Etat, inquiète fortement les éleveurs de la wilaya de Sidi Bel-Abbès qui doivent présenter obligatoirement aux organismes stockeurs un certificat de vaccination contre la clavelée pour pouvoir bénéficier d'un quota d'orge pour assurer le complément d'alimentation de leur cheptel en cas de sécheresse. Un premier signal d'alerte aurait été donné par les services vétérinaires pour assurer la reprise de cette campagne de vaccination, tout particulièrement au niveau des zones pastorales qui regroupent plus de la moitié du cheptel ovin recensé dans la wilaya. Pour rappel, la clavelée ou variole du mouton (plus connue chez nous sous des appellations diverses: Djedri, Boussalem, Soltane, Bouhamroune), est une maladie spécifique aux ovins, non transmissible à l'homme, qui se caractérise par un état fébrile avant de se traduire ensuite par une éruption pustuleuse sur la peau et les muqueuses de l'animal atteint. Elle est redoutée surtout pour son importante incidence économique eu égard aux pertes qu'elle occasionne aux éleveurs: mortalités élevées particulièrement chez les agneaux, avortements chez les brebis, diminution de la production de viande, de lait et de laine…