Les protestataires ont dû faire face aux menaces et pressions des responsables locaux. Au deuxième jour de la grève des communaux, le débrayage s'est étendu gagnant d'autres communes. «Le taux de suivi a connu une augmentation de 10 à 15% par rapport à la première journée», a affirmé le président du Conseil national du secteur des communaux, Ali Yahia. Evalué entre 55 et 60%, le nouveau taux est estimé hier, «entre 70 et 75%», a indiqué ce porte-parole des communaux (Cnsc), qui s'est exprimé, hier, lors d'une conférence de presse à Alger. Converti en chiffres, ce sont plus de la moitié des communes qui sont touchées plus ou moins par la grève. L'orateur s'est déclaré satisfait de l'évolution de l'action de protestation «de par notamment la mobilisation appréciable des travailleurs des communes et la prise de conscience relative à la nécessité de renforcement et de la meilleure structuration du syndicat pour faire un outil de défense de leurs droits socioprofessionnels». Toutefois, le porte-parole des communaux regrette le fait qu'«aucune suite ni réponse n'ont été reçues de la part des pouvoir publics». Aussi, le président du Cnsc a tenu à dénoncer «les menaces et pressions proférées à l'encontre des grévistes par les responsables locaux et l'administration dans l'objectif de briser la grève». «Les contestataires ont subi des menaces directes de ponction sur salaire et radiation et d'autres menaces indirectes émises par téléphone», déplore l'orateur en citant les rapports transmis par les conseils de wilaya. Néanmoins, «cela n'a pas ébranlé la détermination des communaux puisque l'effet inverse s'est produit», a fait savoir le même responsable syndical en soulignant que plusieurs nouvelles communes ont adhéré au deuxième jour de la grève. L'évolution positive de cette grève a revigoré les protestataires. Ces derniers, par le truchement de leur porte-parole, comptent maintenir leur programme d'action initial à savoir, la reconduction de la grève de 3 jours renouvelables à partir de la deuxième semaine du mois en cours. «La date de ce débrayage sera fixée par le conseil national qui se réunira le week-end prochain», a ajouté M.Ali Yahia. Pour rappel, plusieurs communes du pays ont été paralysées durant le premier jour de la grève appelée par le conseil des communaux affilié au Syndicat autonome des personnels de l'administration publique, Snapap. Ce mouvement de grève a été initié pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et l'érosion de leur pouvoir d'achat. Plus de 500.000 communaux sont concernés par cette grève de deux jours. Le syndicat revendique, pour rappel, la promulgation du projet de statut particulier des communaux et le régime indemnitaire, la révision de la classification catégorielle des communaux, la revalorisation et l'attribution d'autres primes et indemnités pour les travailleurs communaux et des corps communs, la revalorisation et l'actualisation de la prime de rendement et le maintien de la retraite sans condition d'âge.