La grève illimitée que les praticiens de la santé publique comptent lancer, dès aujourd'hui, risque de se faire sans service minimum. C'est la menace brandie par les deux syndicats représentant la corporation des généralistes et des spécialistes. Cette évolution qui risque de se traduire négativement sur le fonctionnement des hôpitaux publics vient en réaction aux menaces du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui déclarait que «rien ne peut justifier le recours à la grève, d'autant plus que le décret d'application des mesures de hausse des salaires vient d'être signé». Ce dernier avait affirmé également que la grève illimitée de cette corporation a été déclarée «illégale» par la Justice. Les médecins spécialistes et généralistes ripostent en mettant en avant l'éventualité de ne pas assurer le service minimum, suite à ces menaces qui s'articulent, par ailleurs, aussi sur le risque «de perdre le bénéfice de 42 mois de l'effet rétroactif». En effet, tout en maintenant leur mot d'ordre d'une grève illimitée, à partir d'aujourd'hui, le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et celui des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) ont brandi la menace de ne pas observer le service minimum. «La loi syndicale est claire. Elle stipule que c'est l'employeur qui doit faire appel au partenaire social pour discuter du service minimum. Lors de toutes les grèves qu'on organisait, ce sont les médecins qui prenaient unilatéralement la décision. La tutelle ne les a jamais contactés. On ne le fera plus», avait indiqué le Dr Mohamed Yousfi, président du Snpssp, lors d'une conférence de presse tenue vendredi passé à Alger. Les deux syndicats ont, dans ce contexte, fait savoir n'avoir reçu aucune décision émanant de la justice. Il convient de préciser que d'autres mouvements de protestation sont également au menu de l'Intersyndicale de la santé publique qui ne compte pas baisser les bras jusqu'à satisfaction totale de sa plate-forme de revendications. Il y a lieu de rappeler que le SNPSP avait déploré le fait que «la tutelle a réfuté de nous remettre le projet du régime indemnitaire qui est, selon elle, finalisé et signé et en voie d'être promulgué, tout en nous invitant à récupérer ce document une fois publié sur le journal officiel». «Cette situation est d'autant plus contradictoire que le jour même, des instructions écrites ont été données par le secrétaire général du ministère à tous les directeurs des établissements de santé pour informer les praticiens des éléments de l'augmentation de salaire induite par le nouveau régime indemnitaire, négocié en commission mixte avec le SNPSP», a-t-il encore indiqué.