La commission ministérielle, composée de trois spécialistes en toxicologie, dépêchée hier par le ministère de la Santé en urgence au CHU d'Oran, a de prime à bord décidé du retrait par mesure préventive de deux lots de médicaments AH 80-124 et AH 80-123, et ce, suite à la déclaration du décès de quatre patients, atteints de tuberculose selon des sources médicales alors que le wali évoquait la veille une mort due au paludisme. Mais dans les deux cas, est-il à noter, c'est toute la population d'Oran qui se met à trembler, non sans faire remonter à la surface, dans les places publiques, le triste souvenir du cas de peste qui s'était déclaré en juin 2003 à Kehailia. La nouvelle avait été donnée par un confrère avant que le wali ne se saisisse du dossier en évoquant des morts dues au paludisme lors de la rencontre technique de samedi, consacrée aux débats sur l'hygiène publique, rencontre à laquelle étaient présents les membres de l'exécutif de la wilaya, les président d'APC et l'ensemble des médecins responsables des bureaux d'hygiène communaux de la wilaya d'Oran. C'est ainsi au travers de cette macabre annonce que l'intérêt est porté sur la gestion préventive des conséquences de la présence de nombreux marais et autres espaces marécageux et foyers paludéens issus du mauvais écoulement des eaux usées et des eaux stagnantes à l'entrée des bouches d'égouts. Le wali devait justement insister sur la nécessité de situer la fonction hygiène et salubrité publique parmi les principales préoccupations telles que la démoustication et l'éradication des gîtes larvaires, la dératisation, la capture des chiens et chats errants, la vidange des égouts, le traitement des caniveaux, l'éradication des fosses septiques. Pour de plus amples éclaircissements sur cette situation qualifiée d'alarmante, nous nous sommes des services hospitaliers concernés où l'on explique que les quatre personnes -trois hommes et une femme- sont décédées durant la première semaine de mai. Trois d'entre elles ont succombé au CHU d'Oran et la quatrième à l'EHU 1er-Novembre. Selon les mêmes sources, «les victimes habitaient des endroits différents et ne s'étaient jamais rapprochés des structures sanitaires pour d'éventuels soins ou un suivi médical». «Les personnes en question, précise-t-on, avaient été admises dans un état très avancé de la maladie et les médecins traitant ont décidé d'un traitement en quadrithérapie, le Akarit 4. C'est en ce sens que les spécialistes en toxicologie, dépêchés d'Alger, ont d'emblée décidé le retrait préventif des lots de médicaments utilisés. «Ce sont les lots AH 80-124 et AH 80-123 qui sont incriminés. Ils devront être envoyés au laboratoire de l'institut Pasteur à Alger pour une analyse approfondie qui devra apporter les explications nécessaires attendues par la commission médicale», apprend-on d'une source du CHUO. En attendant, le travail de fourmi continuera à Oran, et ce, avec la lecture des rapports détaillés établis par les divers services qui ont marqué le passage des patients décédés dont les services de pneumologie, d'infectieux ainsi que le service de réanimation du Centre hospitalo-universitaire d'Oran.