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Distribué dans la pièce «Au péril de leur vie» de la compagnie Théatr'Elles de Montpellier Une grande tournée en France et en Suisse pour le comédien belabbésien Bensemicha Houcine
Dès son retour à Sidi Bel-Abbès après avoir fait partie, pendant près de trois mois de l'équipe de distribution de la pièce théâtrale «Au péril de leur vie» réalisée par la troupe Théatr'Elles de Montpellier (France) sur un texte inédit de la romancière algérienne Maïssa Bey et une mise en scène de Jocelyne Carmichael, le jeune Bensemicha Houcine, comédien de la Compagnie théâtrale Ed Dik, se prépare à faire ses valises pour une grande tournée avec le même spectacle prévue dans les semaines à venir à travers plusieurs villes de France et de Suisse. Journaliste de la Voix Contacté jeudi dernier par téléphone, le jeune cadet de la famille Bensmicha qui s'est distingué, ces dernières années, en remportant les premiers prix d'interprétation masculine de plusieurs festivals internationaux - entre autres ceux de Hammam-Sousse (Tunisie) dans le rôle de «Don Quichotte» de Cervantès et de Casablanca (Maroc) pour «Ulysse» d'Homère) – a tenu à confirmer l'information en ne manquant pas de souligner que cette création théâtrale qui a obtenu un franc succès critique et public, avec plus de 20 représentations données à Montpellier et sa région, aura été pour lui une expérience des plus enrichissante au double plan humain et artistique. « Pour la première fois dans ma jeune carrière où je suis sollicité par une compagnie de théâtre étrangère, tiendra-t-il à souligner non sans émotion, ce fut pour moi, en tant qu'homme dans la vie de tous les jours et comédien sur scène, un grand moment de partage d'humanité avec l'ensemble de l'équipe de Théatr'Elles.».Dans un dossier de presse transmis à la rédaction, Jocelyne Carmichael résume ainsi sa nouvelle pièce théâtrale « Au péril de leur vie » met en scène quatre jeunes voulant quitter leur pays espérant ailleurs une vie meilleure...un paradis rêvé. La fiction permet de situer dans un même espace, dans une même quête quatre jeunes qui, par groupe de deux, arabe et européen, vont exprimer, jouer le même récit, chaque groupe dans sa langue, dans un tissage et maillage des langues et des actions, chacun portant en lui une conception différente de l'exil. » « Ils courent vers le port où le passeur les attend à minuit pile...Mais dans cette nuit au cours de ce chemin qu'ils découvrent et qui sépare leur maison qu'ils vont quitter du quai où le bateau les attend, que va t'il se passer ? Que vont-ils se dire ?... ». « C'est à travers ces dialogues que Maïssa Bey interroge le présent de l'immigration, le refus et l'espoir des jeunes, encore une fois elle dévoile un peu plus la situation de son pays. En ces heures de repli sur soi et de peur de l'autre, où l'Europe se transforme en forteresse, le texte de Maïssa Bey nous propose une formidable occasion de réfléchir sur « qui part où ? Depuis quand ? Pourquoi partir ? Comment migrer ? Quel accueil ? » « Pour aller au-delà des idées reçues et déconstruire le discours qui fausse la réflexion sur l'émigration. Nous ne pouvons rester sourds à l'appel de ces jeunes qui, au péril de leur vie, tentent d'aller au-devant d'une vie qu'ils espèrent plus digne. Si l'action se situe en Algérie pour ces « harragas », nous pensons qu'à travers les faits et les situations connues dans le monde entier, chaque tentative d'exil devient un drame universel. » « Pour ce spectacle qui révèlera une part de la tragédie humaine, touchant aujourd'hui un grand nombre de personnes nous avons choisi une forme de théâtre qui permet aux spectateurs de prendre conscience, de s'interroger tout en appréciant à travers l'oralité du texte la poétique, à travers le jeu et l'engagement des comédiens la part d'émotion que le théâtre peut encore nous donner. » « L'idée que les textes franchissent les frontières, les mers, portés par des comédiens, messagers du partage des deux rives et dans un va et vient entre les peuples, n'est ce pas susciter une envie d'échange, de connaissance d'autres cultures ? » « Notre démarche nous guide encore une fois vers les pays du Maghreb et c'est peut-être grâce à des textes de Kateb Yacine sur les langues que nous avons mis en route cette création. Les langues évolueront dans un va et vient de lumière et d'ombre, de reflet et d'opacité, dans des corps différents puisque issus de différentes cultures. » « Le jeu des comédiens se veut hors convention faisant plus appel aux sens des mots, à la chair du texte, quelque chose qui vient vraiment de l'intérieur. », conclut-elle.