Revendiquer du changement, un changement total. Qu'est-ce qu'un changement total? Un changement des hommes? Un changement des comportements? Un changement des lois? Qui doit s'en charger? Il y a trois forces organisées actuellement. Il y a, bien sûr, l'armée. C'est elle qui est sur le terrain et il est normal qu'elle voudrait bien en finir une fois pour toutes. Des incrustations discrètes dans le champ politique? L'intérêt militaire apporté aux sources de violence, ou plutôt de terrorisme? Quand bien même la démocratie impose que l'armée ne s'occupe pas ou ne s'occupe plus, du point de vue enquête, des forces politiques ou des décisions prises et à prendre par l'exécutif, il n'en demeure pas moins qu'elle viendra toujours à s'intéresser de près à tout ce qui peut être une source d'instabilité capable de mettre en péril les intérêts essentiels de la nation. Pratiquement, elle seule dispose des capacités à étudier les risques et les menaces, à élaborer les parades et organiser le cadre de la riposte. Si elle est responsable en premier de la lutte contre le terrorisme, elle ne l'est pas sur le plan de la lutte contre la subversion, contre l'endoctrinement. C'est pratiquement l'échec des institutions civiles, en amont des insécurités, qui impose des limites à l'efficacité des actions de l'armée. C'est à ce niveau qu'est constaté le gaspillage de l'utilisation stratégique de l'instrument militaire. Comment maintenant lutter contre la subversion si elle est réduite uniquement à l'utilisation de l'instrument militaire? La deuxième force est, bien sûr, l'administration quand elle est mise en mouvement car celle-ci n'est pas autonome et reste soumise aux instructions d'en haut (quel haut?). On a vu qu'après les augmentations de salaires aux députés (augmentations inimaginables), les hauts fonctionnaires n'avaient pas bougé publiquement mais ont enregistré le choc avec l'obligation de réserve. Ainsi, cela explique que les pouvoirs politiques (pouvoirs publics?) sont les principaux facteurs de la faiblesse de l'Etat. Pourquoi nous trouvons-nous dans cette situation? Enfin, la troisième force réside dans le mouvement islamiste. Pourquoi? D'abord, on ne meurt pas pour la démocratie par contre on meurt pour Dieu et l'Islam. Réellement, les kamikazes croient mourir pour Dieu et, ensuite, jouir du Paradis avec les vierges qui les attendent là-bas.