Le wali de Tiaret, Bousmaha Mohamed, a toujours été menaçant à l'endroit de certains «bureaux d'études» en les qualifiant de «copieurs» sinon de spécialistes du «coller copier» et du plagiat pour aller vite sur leurs études souvent incompatibles avec la réalité du terrain. En effet, plusieurs cas sont retenus dans les registres des «insolites», comme dans la nomenclature des erreurs architecturales dans lesquelles les systèmes de valeurs des populations rurales ne sont pas du tout en harmonie avec la logique de l'espace. Ainsi, le cas le plus flagrant est celui de la commune de Sebt, 40km au nord du chef-lieu de wilaya Tiaret, un espace occupé depuis la nuit des temps par des mouvements de populations paysannes ayant élu domicile en position défensive, des populations toujours soutenues par les regroupements en masse et l'activité communautaire, très attachées aux vertus de l'hospitalité et de l'instinct tribal. Des constructions de logements dans la formule R+1 et R+2 viennent d'être érigées en plein douar, bouleversant tous les comportements et mettant en péril les us et coutumes des citoyens, le patrimoine culturel, l'activité du terroir de simples personnes habituées à gérer l'espace dans toute sa dimension. Il faut dire encore une fois que des bureaux d'études sont peu ou moins imaginatifs pour se pencher sur les modèles de vie de la société paysanne, réglées au rythme solaire, à l'immensité de l'espace, à l'élevage et au travail traditionnel et non à l'embrigadement sur les hauteurs! La commune de Sebt n'est pas un cas isolé, encore moins une exception puisque d'autres espaces dans la wilaya, au sud comme au nord, portent encore les stigmates des idées calquées sur la ville pour en faire d'un douar une cité où les constructions verticales s'imposent.