Cette année encore, à peine la saison entamée, une fillette de 10 ans a été fauchée à Oran. Chaque saison estivale, les jet-skis tuent. Le constat est sans appel si l'on se réfère aux statistiques annuelles qui font état de plus de 100 sinistres enregistrés sur nos plages. Particulièrement dans les grandes villes côtières comme Alger, Oran, Bejaïa, Jijel et Annaba. Violation des espaces autorisés à la baignade, harcèlement des familles, voyeurisme et exhibitions exécutées à l'aveuglette, certains amateurs de ce sport nautique font fi de toutes les règles régissant la sécurité maritime. Des innocents qui se baignent paisiblement avant de se retrouver sous les vrombissements d'une puissante machine telle que le jet-ski. Le débat ne laisse pas les consciences indifférentes. Et pour cause, il est question des comportements injustifiés de ces “chauffards” d'un autre genre qui se permettent de violer, consciemment ou pas, la vie des autres en piétinant dangereusement sur leur espace de détente. Pourtant la loi est claire. L'usage des espaces maritimes, pour exploitation, exploration ou loisir, est assujetti à des préalables de sécurité draconiens. Mais ce n'est pas le cas si l'on se réfère aux faits car, souvent, les auteurs de ces accidents prennent la fuite. Premiers concernés, les garde-côtes sont souvent sur le qui-vive à cause de ces énergumènes qui s'exhibent, frime oblige malheureusement, sur les côtes sans respecter les limites qui leur sont accordées. Plusieurs noyades sont causées par ces bolides qui créent une panique générale en frôlant les baigneurs. Notamment les enfants et les femmes. Devant les agents de l'ordre, engagés pour sécuriser les vacanciers, en passant par les éléments de la Protection civile, jusqu'aux garde-côtes, en sus de la vigilance des familles, les jet-skis sévissent toujours sous le regard impassible des autorités concernées. En 2010, plus de 10 personnes ont été tuées par ces machines sur les lieux de détente. En 2011, à peine les plages ouvertes à la baignade, c'est une fillette de 10 ans qui a été sauvagement fauchée à Aïn El-Turk. Cadeau empoisonné pour les uns, ceux qui n'ont jamais exercé ce sport, et machine à tuer pour les autres, ceux qui foulent la loi au pied, le jet-ski devra, lui aussi, être soumis à des règles d'acquisition et d'exploitation rigoureuses tant qu'il demeure l'un des loisirs qui tuent le plus sur les plages d'Algérie. À moins qu'il y ait une volonté machiavélique de laisser les uns tuer les autres. Sinon, basta ! Dernière anecdote relevant de la folie des grandeurs, sur une plage d'Alger-Ouest, raconte un père de famille, le propriétaire d'un bateau de plaisance, d'une masse supérieure à un Zodiac, a complètement violé l'espace de baignade pour accoster sur la plage afin d'embarquer sa famille pour une virée en haute mer. Loin de mettre tous les amoureux de la mer dans le même sac, la prudence est de mise…