Pas moins de cinq exploitants agricoles utilisant les eaux de rivière non épurées pour l'irrigation de leurs champs de cultures, ont été localisés, ces derniers jours, dans la commune de Lamtar, à une vingtaine de kilomètres à l'Ouest de la ville de Sidi Bel-Abbès. C'est ce que révèle un premier rapport de mission dressé par la commission de wilaya de lutte contre les MTH, élargie exceptionnellement, cette année, à la police des eaux et aux représentants des services de sécurité et des directions de la santé, de l'agriculture et de l'hydraulique. D'après les quelques éléments d'information communiqués hier à la presse, les mis en cause auraient procédé à un forage de puits sur les berges mêmes de l'oued, ouvrage qui leur servait de leurre pour procéder, la nuit venue, au pompage illicite de ses eaux. Les terres irriguées à partir de ce point d'eau étaient constituées de petites parcelles de cultures grandes consommatrices d'eau (melons, pastèques, salades, crudités…), qui sont souvent mises en place et récoltées en période estivale. Les contrevenants qui sévissaient chaque année le long de la Mekerra et de ses principaux affluents, risquent de lourdes sanctions pénales sans compter les dispositions transitoires qui seront aussitôt mises en œuvre par la police des eaux, consistant notamment en la saisie du matériel de pompage et la destruction des parcelles de cultures irriguées totalement ou partiellement à l'aide de ces eaux non recyclées. Selon un membre de cette commission qui poursuit ses enquêtes sur l'ensemble du bassin versant de la Mekerra, outre les actions menées contre l'utilisation des eaux de rivière non épurées qui sont à l'origine de la propagation de la plupart des maladies à transmission hydrique, la police des eaux est engagée également dans un autre volet important de sa mission: la lutte contre toutes les atteintes au domaine public hydraulique représentées notamment par les pompages et les forages illicites qui mettent, aujourd'hui, en grand danger la plupart des nappes phréatiques de la wilaya. «Les rares ressources hydriques que renferme encore le sous-sol bel-abbésien, déplorent souvent les responsables, ne cessent d'être soumises à une surexploitation des plus inconsidérée de la part de certains producteurs agricoles qui sont passés maîtres dans la pratique intensive des cultures maraîchères spéculatives.» «Ces ‘métayers' d'un nouveau genre semblent jouir d'une impunité presque totale dans le creusement illicite de puits et de forages pour l'irrigation de leurs parcelles de cultures sous serres ou de plain champ, louées souvent à des propriétaires privés ou à des membres d'EAC défaillants …» «Bien que son ampleur se soit quelque peu réduite avec la sécheresse, le phénomène n'en a pas moins fini, observe-t-on encore, par provoquer de sérieux dégâts au niveau du périmètre de protection de la nappe phréatique de Tenira – Benachiba qui est considérée pourtant comme un site protégé et destiné exclusivement à l'approvisionnement en eau potable des villes de Sidi Bel-Abbès et de Telagh.»