Les viandes indiennes n'ont pas fait reculer l'importation des viandes latino-américaines

175 tonnes de viandes rouges congelées arrivent à Oran en provenance du Brésil et de l'Uruguay

Le port d'Oran a enregistré un grand flux d'importation de produits alimentaires en prévision du mois de ramadan dont une grande partie concerne les viandes rouges. Selon des sources des services vétérinaires, une grande partie de ces viandes provient des pays d'Amérique latine dont l'Uruguay et le Brésil et est destinée à couvrir les besoins du marché local en matière de viandes rouges. La décision prise par le ministère de l'Agriculture, autorisant l'importation des viandes rouges de l'Inde, ne semble pas avoir encouragé nos importateurs à changer les pays fournisseurs pour opter pour les viandes indiennes. En effet, selon nos sources, un grand nombre d'importateurs ont décidé de continuer d'amener la viande des pays d'Amérique latine qui viennent, justement, d'approvisionner le marché local de 175 tonnes de viande bovine.
A ce sujet, l'on saura que la viande importée est désossée et a été soumise aux examens vétérinaires d'usage effectués par les services compétents au niveau du port. S'agissant des viandes indiennes, nous apprenons des sources de la direction du Commerce que leur importation se fera à travers les deux ports d'Alger et de Skikda. A noter que la tutelle a prévu un programme d'importation de 4.000 tonnes de viandes destinées à être écoulées au niveau de 80 points de vente à travers le pays. Les viandes indiennes devront être cédées à un prix allant de 410 à 450 Da le kg tandis que les prix des viandes latino-américaines oscilleront entre 550 et 700 Da le kg. Il y a lieu de souligner que la direction du Commerce a mené, il y a quelques mois, une série de rencontres de sensibilisation en direction des importateurs locaux de la viande congelée, et ce, en prévision du mois sacré. L'objectif de ces rencontres était d'amener les importateurs à bien choisir leurs fournisseurs à l'étranger et de s'assurer que ces derniers produisent de la viande ‘hallal'.
A ce propos, l'on croit savoir de nos sources que certains importateurs ne tiennent pas compte des critères d'éligibilité dans le choix des fournisseurs de viande congelée, à savoir que la majorité des sociétés qui approvisionnent le marché national en viande sont originaires du Brésil de l'Argentine et d'Uruguay. Sur un autre registre, le marché de la viande rouge congelée souffre de plusieurs irrégularités en dépit des efforts déployés pour le réguler au moment où la filière est en proie à l'opportunisme, à la spéculation et à la concurrence déloyale. Un marché qui repose sur l'offre et la demande mais surtout très sensible puisqu'il peut s'avérer, en cas de faille, un problème de santé publique. Notre pays échappe miraculeusement à cette conséquence puisque, selon les pouvoirs publics ainsi que les professionnels de la filière, «la chaîne de froid n'est pas souvent respectée». Et pour cause, les importateurs, premier maillon du réseau, sont difficilement identifiables et certains changent d'activité selon la rentabilité du produit importé. Il y a lieu de rappeler que, l'année dernière, le port d'Oran a enregistré l'importation de 1.378.408 kilos de viande rouge congelée. Il faut savoir que les services du port n'autorisent le transit de ces viandes que si leurs importateurs présentent un certificat attestant qu'il s'agit d'un produit ‘hallal'.