31,9% est le taux d'augmentation des prix des produits alimentaires au 1er trimestre 2011 par rapport à la même période en 2010. C'est ce qu'ont révélé les services de l'Office national des statistiques. Cette flambée ne concerne pas seulement les prix des fruits et légumes mais également, et c'est la surprise, ceux des céréales, du sucre et du lait. La conséquence est inévitable, les jeûneurs doivent s'attendre à des moments difficiles. L'addition sera probablement très salée durant le mois sacré et même après. Les spéculateurs qui s'en donneront, sans aucun état d'âme, à cœur joie durant cette période réputée être celle de la piété, de la miséricorde et de la solidarité, se préparent déjà et annoncent la couleur. Comme cela pourrait se passer pendant un rituel, l'Algérien sera sacrifié sur l'autel de la sacro-sainte traditionnelle flambée des prix. Si la hausse des prix des fruits et légumes et des viandes ne sera une surprise pour personne, celle qui concerne les prix des produits de consommation de base risque de prendre de court plus d'un. «Cette évolution a touché essentiellement les produits de base tels que les céréales, le lait et le sucre», indique et confirme l'ONS dans une dépêche répercutée par l'APS. Si pour le sachet de lait, le prix ne devrait pas varier car étant subventionné par l'Etat, il n'est pas du tout sûr que pour les produits qui en dérivent (yaourts, fromages, beurre...) il en soit de même. L'indice des prix à l'importation des marchandises au 1er trimestre 2011 a connu une hausse de 22%, nous signalent les services de l'Office national des statistiques. Le record ayant été établi par les importations du groupe «matières premières, énergie et lubrifiants» qui ont connu une augmentation de 79,1% d'après les chiffres livrés par l'ONS. La plus forte augmentation atteinte, par groupe de produits, a été enregistrée par les «équipements agricoles» avec 40,3%. Il est intéressant de noter que celle qui concerne «l'alimentation, les boissons et les tabacs» a progressé de 37,1% alors que celle des «biens de consommation» a évolué de 18,8%...Avec 53,4% de la valeur globale des importations qui ont atteint 415 milliards de DA, soit une hausse de 5,7% par rapport à la même période en 2010. L'Union européenne se taille la part du lion. L'Asie demeure le premier concurrent de l'UE. Les importations en provenance de ce continent passent de 20,8% au 1er trimestre 2010 à 21,1% au 1er trimestre 2011. Les autres pays d'Europe représentent 4,7%, alors que les pays du Maghreb avec 1,1% et les pays d'Afrique 1% ferment la marche. Les consommateurs risquent d'en payer le prix fort. Surtout lorsqu'à un fardeau déjà bien lourd à porter vient s'ajouter un autre. L'économie nationale ne résiste aux redoutables coups de boutoir de la hausse des matières premières que grâce à ses exportations en hydrocarbures et à des cours de l'or noir dont les niveaux ont atteint des sommets (plus de 95 dollars le baril à l'heure actuelle Ndlr). L'économie nationale plie mais ne rompt pas. Elle doit supporter une facture globale de ses importations qui devrait avoisiner les 45 milliards de dollars à la fin de l'année 2011 alors que celle des produits alimentaires doit dépasser le record qu'elle avait établi en 2008. Plus de 8 milliards de dollars. Selon les économistes, il est prouvé et de façon classique que toute performance qui touche le développement d'un pays produit des effets sur son taux d'inflation. L'Algérie dont l'économie repose essentiellement sur les exportations en hydrocarbures ne peut être épargnée. Le débat autour de l'érosion du pouvoir d'achat s'est articulé, ces derniers temps, autour de la hausse des prix des matières premières pour tenter d'expliquer l'envolée des prix des produits de large consommation. Un «alibi» qui ne doit en aucun cas occulter la fragilité de l'économie algérienne qui n'arrive pas à s'affranchir de sa dépendance par rapport à ses exportations en hydrocarbures. Les chiffres de la facture de ses importations sonnent comme un coup de semonce...