Inadmissible! Tel est le qualificatif qui caractérise la situation qui prévaut en matière de transport, durant cette saison estivale, à Aïn El Turck. Il ne s'agit pas seulement d'anarchie, mais de diktat des transporteurs, bus et taxis confondus, lesquels agissent à leur guise pour desservir les destinations qui les arrangent, financièrement parlant. Et les créneaux horaires qui leur conviennent ! Profitant du laxisme des autorités compétentes, ces transporteurs qui semblent ne devoir rendre compte à personne, ni à leur syndicat, ni aux services d'ordre public, imposent tout simplement leur loi. Et ce, bien que leur carnet de bord définit clairement les lignes à desservir. Encouragés certainement par ce laxisme, ils travaillent en clandestins. Les propriétaires de bus «préfèrent» s'investir dans les excursions de groupes vers des stations balnéaires éloignées, beaucoup plus rentables, puisque c'est négocié au forfait jusqu'à 5 à 6.000 da, voire plus. Quant aux taxis interurbains, ceux censés assurer le transport des usagers à l'intérieur du tissu de la daïra d'Aïn El Turck, ceux-là privilégient les «courses». Fortement négociées- un aller et retour, entre Oran et les Andalouses, oscille entre 1.500 à 2.000 da- ces courses sont de loin profitables aux chauffeurs de taxis qui assurent jusqu'à 10 navettes/jour, au regard du tarif fixé par l'Etat de 50 da par personne. Un petit calcul rapide vous renseigne sur le bénéfice réalisé en fin de journée. Voilà ce qui explique qu'à chaque fin de journée, des centaines de baigneurs, en quête d'un transport pour le retour vers Oran, s'agglutinent vainement sur les trottoirs et les arrêts de bus, jusqu'à minuit passée. Parfois, certains sont obligés d'y passer la nuit. Un syndicaliste des transporteurs, interrogé, avouera être impuissant devant le comportement de ces transporteurs. «Il existe un cahier de charges précis, incluant permanence et prise en charge des usagers aux heures de pointe, mais certains ne le respectent pas». On saura que nombre de transporteurs, jouissant de pensions ou de retraites, assurent un minimum de rotations pour aller s'attabler à longueur de journée dans un café, attendant que l'opportunité d'une course se présente à eux. Face à cette cacophonie, la question qui taraude tous les esprits est «où sont passés les organismes de contrôle ?». Pourquoi les licences ne sont pas retirées aux défaillants pour les attribuer aux personnes ayant réellement besoin de travailler ? Toute la question est là.