Bien que Annaba soit connue pour sa vie nocturne durant la saison estivale, aucun changement d'horaire n'a été prévu au niveau des transports urbains dans la ville du jujubier. Hormis les taxis qui circulent jusqu'à des heures tardives, plus aucun bus n'est en circulation dès 20h. Le téléphérique reliant la ville à Séraïdi ferme à 18h30. Une situation des plus pénalisantes en été, surtout pour les habitants de la périphérie.Chaque soir, le retour chez soi rime avec cohue et bousculade au niveau des stations.Cette forte demande génère des tensions sur les différentes lignes reliant la ville à ses banlieues, ainsi qu'aux communes avoisinantes. L'été est la période des grandes appréhensions pour les citoyens, contraints de faire le pied de grue devant les stations de bus et de taxis. Des taxis et des clandestins qui trouvent là une aubaine et qui imposent leur diktat aux clients. Jouissant d'une totale impunité, ces «taxis» sont nombreux à sillonner les alentours des stations régulières et prennent tout simplement en charge la desserte de lignes abandonnées par les transporteurs privés. La course varie du simple au double, avec en prime des comportements irrespectueux de certains d'entre eux à l'égard des clients. Pourtant, la ville grouille de monde dès la tombée de la nuit. Que ce soit au niveau du cours de la Révolution, au niveau des plages, du côté de Sidi Achour, la ville est en effervescence jusque tard dans la nuit. Le parc roulant compte plus de 300 bus desservant 19 destinations, 47 autres du transport urbain et plus de 3000 taxis. Cela semble insuffisant en été et nous ne sommes qu'au début de la saison. La tradition voulant que l'arrivée massive des vacanciers se fasse après la proclamation des résultats du bac. En dépit de ces importantes possibilités de déplacement, les transporteurs, publics ou privés, semblent bouder cette aubaine. Aucune directive n'interdit pourtant aux transporteurs privés de travailler la nuit. Contactée, la direction des transports déplore cet état de fait et insiste sur le caractère d'«utilité publique» d'un travail de nuit. Les transporteurs ne semblent pas intéressés par ce créneau lucratif. Pour certains que nous avons pu joindre, le problème de la circulation, très dense le soir, serait à l'origine de cette «non-présence» de bus. L'autre raison invoquée est la sécurité. Les chauffeurs ne veulent pas travailler la nuit. La journée, la situation n'est guère plus reluisante. Les stations de Sidi Brahim, Kouche Nourreddine ou Souidani Boudjemaâ sont des dépotoirs à ciel ouvert. Trop exiguës, ces stations sont un véritable calvaire pour les usagers qui, en prime, doivent patienter à l'intérieur du bus jusqu'au «remplissage total» du bus. En d'autres termes, jusqu'à ce qu'il n'y ait pas un centimètre de place de libre. Lorsqu'il fait plus de 30° à l'extérieur, se déplacer s'apparente à l'enfer ! Le plan de transport nécessiterait aujourd'hui une reconsidération pour s'adapter aux nouvelles exigences en matière de circulation notamment durant la saison estivale.