Un confr?re arabophone a publi?, hier, la mouture finale du projet de r?vision partielle de la constitution que le Chef du gouvernement et n?anmoins SG du parti FLN, Abdelaziz Belkhadem, compte soumettre au pr?sident Bouteflika ces jours-ci. La copie revue et corrig?e comporte, selon le quotidien arabophone, quelque 46 amendements ainsi que 19 articles nouveaux qui touchent ? 5 grands chapitres. La nouvelle mouture sugg?re notamment un mandat ? vie pour le pr?sident de la R?publique et la cr?ation d?un poste de vice-pr?sident au cas o? celui-ci d?c?de ou d?missionne pour un motif m?dical. La copie revue et corrig?e aborde ?galement l?aspect de la s?paration des pouvoirs entre l?ex?cutif, le l?gislatif et l?institutionnel. Le poste de Chef du gouvernement sera supprim? pour ?tre remplac? par un Premier ministre dont les missions seront tr?s r?duites comparativement aux pr?rogatives du Chef du gouvernement puisqu?il aura uniquement ? animer et ? coordonner les orientations du programme du pr?sident de la R?publique, seul ?lu pour son programme. La nouvelle version de la future constitution, qui sera donc propos?e au pr?sident Bouteflika, ?rode substantiellement les pouvoirs du Parlement qui sera consid?r? dans cette version FLN comme une tribune d?expression et non comme une joute de contestation ou d?opposition ? une politique donn?e. En somme, la r?vision constitutionnelle telle que souhait?e par le FLN n?est ni plus ni moins qu?une large concentration du pouvoir ?norme allant du l?gislatif ? l?ex?cutif et institutionnel autour d?un seul cercle du pouvoir qu?est la pr?sidence de la R?publique, ce qui est d?j? en soi une r?gression consid?rable par rapport aux deux derni?res constitutions. ?La concentration de tous ces pouvoirs entre les mains d?un seul homme, fut-il le pr?sident de la R?publique, est anachronique et dangereuse pour le pays pour la simple raison qu?il faudrait un surhomme pour assumer toutes ces charges?, fera remarquer un observateur. En effet, cette conception du pouvoir, qui ?tait utilis?e par les trois pr?sidents qui se sont succ?d? apr?s l?ind?pendance du pays, Ben Bella, Houari Boumediene et Chadli Bendjedid, a montr? ses limites constitutionnelles et pouss? les l?gislateurs ? r?fl?chir ? une s?paration de ces pouvoirs au lendemain des ?meutes d?octobre de 1988. Le nouveau texte, tel que propos? par Belkhadem sur certains aspects, est donc, aux yeux de beaucoup de politiques, ?en total d?calage par rapport aux ?volutions mondiales sur ce sujet?. Aujourd?hui que les pr?rogatives pr?sidentielles, qui sont d?j? ?normes, sont pleinement assum?es par l?actuel pr?sident de la R?publique, ce qui est en parfaite ad?quation avec l?actuelle constitution, qu?est-ce qui fait courir ? ce point le SG du FLN ? demander encore plus de pouvoir pour le locataire d?El Mouradia? A-t-il horreur de l?expression populaire ou m?prise-t-il ? ce point son peuple pour le priver d?un vote libre et transparent pour ?lire ?son? pr?sident? ?A moins que des calculs politiciens l?ont conduit ? ?pondre? un tel texte et, dans ce cas de figure, il est du devoir de la soci?t? civile et de la classe politique de d?noncer cette mascarade politique qui ne sert pas r?ellement les int?r?ts de la nation et accessoirement du peuple?, dit-on encore dans les milieux politiques o? l?on estime que ?l?arbitrage du pr?sident Bouteflika est primordial: Il ne doit pas cautionner une telle d?rive constitutionnelle. A charge pour lui donc d?entrer par la grande porte dans l?histoire contemporaine de l?Alg?rie?.