Le Conseil national du FLN n?est pas un ?v?nement politique mineur. Il annonce d?j? une rapide convalescence du parti, laquelle ira en se raffermissant en cas de troisi?me mandat du pr?sident Bouteflika, pour le propulser ? nouveau comme la force politique dominante pour de longues ann?es. Comme l?avait annonc? Abdelaziz Belkhadem, lui-m?me, le Conseil national du FLN se tiendra aujourd?hui et demain, faisant suite ? l?entr?e en vigueur de la r?vision constitutionnelle. Du coup, les opposants au secr?taire g?n?ral sont en minorit? et leurs jours sont visiblement compt?s. Certes, cette session du Conseil national qui a ?t? report?e ? maintes reprises, arrive plut?t avec beaucoup de retard au regard des nouveaux statuts du parti. Elle aurait d? en effet avoir lieu au d?but de 2008. Mais, cela n?est pas plus qu?un d?tail organique sur lequel la base peut faire l?impasse, une fois la s?r?nit? retrouv?e au sein de la maison FLN. L?instance ex?cutive du FLN pouvait, d?ailleurs et ? loisir, convoquer le Conseil national et fixer la date de ses travaux depuis l?annonce par le chef de l?Etat, qui est ?galement pr?sident d?honneur du parti, de son projet de r?vision constitutionnelle lors de l?ouverture de l?ann?e judiciaire 2008-2009. Cette s?r?nit? retrouv?e au FLN est due ? plusieurs raisons. D?abord, elle annonce la fin de la crise politique et organique au sein du parti, n?e dans le sillage de la campagne ?lectorale pour la pr?sidentielle de 2004 qui avait vu le parti se scinder en deux, chacun convaincu que son candidat, entre M. Bouteflika et l?ancien secr?taire g?n?ral, M. Benflis, allait ?tre le vainqueur. Aucun des deux camps n?aurait en effet manifest? autant de pugnacit? et de combativit? jusqu?au bout s?il n??tait certain que son candidat ?tait celui du ?consensus?. Et cela, malgr? le fait que les pro-Benflis voyaient d?j? s?agglom?rer autour de l?actuel pr?sident de la R?publique, les deux autres grosses cylindr?es que sont le RND et le MSP. Le raz-de-mar?e ?lectoral en faveur de Bouteflika a finalement d?partag? les deux camps. Mais, entre-temps, le parti a connu une suspension de son activit? et le gel de ses avoirs, soit une situation administrative in?dite qui allait plonger, pour longtemps, ses instances locales dans une guerre permanente pour leur contr?le entre les ?redresseurs? et ceux qui se d?finissaient, depuis la d?mission logique de Ali Benflis, comme des ?l?galistes?. L?instance ex?cutive du FLN, cette ?quipe consensuelle et d??quilibre r?unie autour de Abdelaziz Belkhadem apr?s le congr?s-?tape de 2005, a d? d?ployer des tr?sors de diplomatie et de compromis pour recoller les morceaux et ?viter que les divisions ne s?aggravent, loin de vouloir verser dans la purge ou les r?glements de comptes qui n?auraient fait que fragiliser davantage le parti. A ce jour, selon les derni?res d?clarations de Sa?d Bouhadja, charg? de la communication du FLN, il reste encore moins de 10 mouhafadhas o? les choses mettent du temps ? rentrer dans l?ordre, alors que partout ailleurs des solutions ont d? ?tre trouv?es afin de ne pas l?ser les cadres qui ?taient d?j? en place pour r?fr?ner une certaine partie des redresseurs qui revendiquaient l?enti?re l?gitimit? depuis la victoire d?avril 2004, ainsi que pour la gestion des ?ch?ances ?lectorales qui a n?cessit? des arbitrages qu?on devine complexes pour sortir avec des listes consensuelles lors des ?lections l?gislatives de mai et locales de novembre 2007. Ces solutions ont vite montr? leurs limites depuis que la fronde a commenc? ? rena?tre, n?e en r?alit? sur la base d?un doute sur cette r?vision de la Constitution qui ne venait pas, en raison aussi des multiples promesses et annonces de dates qui ne furent jamais respect?es. Un doute d?autant plus nourri par le temps que prenait le chef de l?Etat ? entamer cette r?vision qu?il aura laiss?e, en d?finitive, pour la derni?re phase de son second mandat. Depuis, avec la suppression de la limitation des mandats pr?sidentiels, il va de soi que l?annonce de la candidature de Abdelaziz Bouteflika et, partant, sa r??lection, ne sont plus qu?une question de temps. Abdelaziz Belkhadem a promis cela pour le premier trimestre de l?ann?e 2009. En plus clair, le probl?me politique du FLN sera ainsi r?gl?, du moment que les raisons de l?ultime dissidence (ou tentative de dissidence ? en croire la faiblesse de son ?tendue), ?manaient de la crainte de voir Bouteflika partir au terme de son second mandat, sans avoir r?vis? la Loi fondamentale et remettre ainsi l?avenir du FLN, dont il est le pr?sident (d?honneur ou effectif, c?est selon), de nouveau en question. La cons?quence directe de la perspective du maintien au pouvoir du pr?sident sortant, c?est bien s?r le renforcement des rangs du FLN dont les questions organiques n?ont plus de raison de se poser. En t?moigne la facilit? avec laquelle le Conseil national qui s?ouvre aujourd?hui va se tenir et qui sera un message fort de l?unanimit? retrouv?e autour de l?objectif de pr?servation et du parti et des positions acquises. On s?attend d?ailleurs ? ce que le parti renouvelle son appel solennel ? Bouteflika pour qu?il se repr?sente pour un troisi?me mandat, mais c?est, du coup, le secr?taire g?n?ral, dont certains n?ont pas h?sit? ? demander le d?part, l?accusant d?avoir mal g?r? la crise du parti et du recul de son score ?lectoral, qui s?en trouve ainsi r?confort?. Ce Conseil national annonce ainsi la convalescence du FLN, m?me si elle ne devrait ?tre franchement perceptible qu?apr?s la pr?sidentielle de 2009. Sit?t le candidat Bouteflika r??lu, il ne faut pas exclure que le parti en revienne, une nouvelle fois, ? demander une redistribution des cartes qui soit conforme ? son poids r?el, comme ce fut le cas lors de la ?r?bellion de l?APN? contre Ahmed Ouyahia. Abdelaziz Belkhadem a surtout tent? de porter le programme du FLN, notamment s?agissant de la r?vision de la Constitution et de l?approfondissement de la r?conciliation nationale, lors de son passage ? la chefferie du gouvernement. Mais, l?actuel Premier ministre, et c?est peut-?tre l? la cl? de son retour, dispose de l?exp?rience pour ce genre de rendez-vous politiques importants et, de surcro?t, m?me s?il est partisan de Bouteflika, il reste accapar? par sa ?casquette? de Premier ministre plus que de patron du RND. Le pr?sident Bouteflika souhaite, pour sa part, gouverner au nom de tous les Alg?riens et non pas sous la banni?re de telle ou telle formation politique. Le FLN devra patienter au-del? de la pr?sidentielle. Abdelhamid Si Afif, bras droit de Belkhadem, vient d?ailleurs de d?clarer qu?il n?y avait pas besoin pour le moment de tenir le fameux congr?s extraordinaire. Le FLN pourra bien se le permettre, le temps de v?rifier sa force reconquise, pour remettre le c?ur ? l?ouvrage, soit une r?vision constitutionnelle qui ne soit ni partielle ni limit?e et surtout une r?conciliation nationale telle qu?il l?envisage en ses propres termes.