Le secr?taire g?n?ral de l?instance ex?cutive du FLN fait face au double d?fi de r?ussir la campagne ?lectorale au b?n?fice de Abdelaziz Bouteflika et, indirectement, de devoir en faire profiter sa formation politique. Abdelaziz Belkhadem est sur plusieurs fronts. En tant que repr?sentant personnel du chef de l?Etat, son activit? est orient?e surtout vers la r?ception de d?l?gations ?trang?res en visite ? Alger, all?geant ainsi l?agenda ultracharg? du Pr?sident. C?est ainsi qu?il est intervenu sur le dossier des relations marocaines, sur la promotion de la langue arabe ou dans les initiatives en faveur des jeunes. Au sein du gouvernement, Belkhadem, bien que sans portefeuille, demeure une personnalit? qui a son importance, autant dans les messages de promotion de la politique gouvernementale que pour d?fendre le programme pr?sidentiel. Enfin, en tant que secr?taire g?n?ral de l?instance ex?cutive du FLN, il est tenu, dans la perspective de la Pr?sidentielle, de r?ussir une campagne qui non seulement doit aboutir au maintien au pouvoir du Pr?sident Bouteflika, mais ? ce que cette victoire soit aussi, sinon surtout, celle du parti FLN. C?est que la r?vision de la Constitution et l?annonce (ou la confirmation) de la candidature du pr?sident sortant ont ?t? deux ?v?nements politiques d?une importance capitale, voire salutaire pour le FLN. Le parti -alors qu?une partie de ses rangs ?tait gagn?e par le scepticisme ? l??gard de la r?vision de la Constitution- ?tait ? nouveau gagn? par les divisions. Sous la direction de certains t?nors du FLN, les mouhafadas et m?me certains d?put?s commen?aient ? exiger la tenue du conseil national et m?me d?un congr?s extraordinaire dans le but de ?d?barquer? l?actuel SG. Des initiatives qui, ? mesure que le temps passait sans que la fameuse r?vision n?ait lieu, commen?aient ? faire t?che d?huile, fait confirm? d?ailleurs par le refus de Abdelaziz Belkhadem de tenir le fameux conseil national, m?me au-del? des d?lais exig?s par les statuts du parti. Tout cela rel?ve d?sormais du pass?: la question du maintien au pouvoir du pr?sident sortant, qui est aussi le pr?sident du FLN, est tranch?e et tout indique qu?elle n?est plus qu?une question de formalit?. Ce cas de figure est loin de ressembler ? celui de la dualit? Benflis-Bouteflika lors de la pr?c?dente ?ch?ance et qui avait vu le FLN se scinder en deux avant de finir par le gel de ses activit?s et de ses avoirs, ? la limite m?me de la disparition juridique. Loin de cette crise politique et organique, d?pass?e avec beaucoup de difficult?s, le FLN d?aujourd?hui respire la sant? et son secr?taire g?n?ral fait ainsi un come-back interne en force, apr?s avoir d?montr? un sang froid in?dit et une capacit? ? g?rer les crises m?me les plus dures. D?ailleurs, on n?entend plus les voix des dissidents qui se pensaient en position, non seulement d??vincer Belkhadem (pour installer qui?) mais aussi pour s?opposer ? un troisi?me mandat de Bouteflika. Fort de cette impulsion donn?e par la perspective du maintien de Bouteflika ? El-Mouradia, Belkhadem entend en faire profiter pleinement son parti. C?est dans ce cadre qu?il faut entrevoir le r?le de locomotive de l?Alliance pr?sidentielle que le FLN veut jouer dans le cadre de la campagne ?lectorale. Selon Belkhadem, sur les 8.000 meetings pr?vus par l?Alliance en cette occasion, le FLN en animera la moiti?, ce qui ?quivaut ? ni plus ni moins qu?? un r?investissement de l?espace public, et une r?occupation du terrain perdu. Puisant dans le leitmotiv traditionnel et cher au FLN, de ?l?unit? par l?action?, la direction du parti n?entend pas seulement faire ?lire le candidat Bouteflika (qui n?a peut-?tre pas besoin d?autant d?efforts), mais de relancer la base vers une nouvelle perspective. Une orientation qui l?obligera ? renouer avec la population, apr?s que le parti a perdu 50% de son ?lectorat lors des l?gislatives de mai 2007. Il est question pour le FLN de rebondir ? l?occasion de la Pr?sidentielle et se replacer au sein du paysage politique, ce qui ne sera pas sans cons?quences sur des projets capitaux comme l?avenir de la r?conciliation nationale ou le projet non abandonn? d?une nouvelle Constitution qui ne soit pas le fruit d?un amendement partiel et limit? seulement. En d?autres termes, le FLN se pr?pare d?j?, ou presque, ? partager la victoire annonc?e de Bouteflika.