Apr?s une consommation de cinq pr?sidents et d?une dizaine de chefs de gouvernement, depuis l?entr?e avort?e dans un syst?me que certains continuent de consid?rer comme d?mocratique tandis que d?autres affirment le contraire, les comportements et les probl?mes sont demeur?s inchang?s, ? savoir que les acteurs politiques qui s??taient tourn?s le dos continuent ? le faire, que les profonds antagonismes id?ologiques sont demeur?s intacts, et que la violence, m?me consid?rablement r?duite, ne semble pas encore avoir dit son dernier mot. M?me l??conomie se met de la partie en s?opposant ? sa relance. Difficile alors de regarder l?avenir avec une pens?e renouvel?e, des approches reformul?es, alors que l?heure est plut?t ? tenter de prendre l?exacte mesure des probl?mes et ? en d?battre dans un cadre national pour trouver les ?l?ments d?un vrai consensus, car ? ce jour, tout a paru fictif, ce qui explique la poursuite de la violence, la mont?e en puissance des autres maux et les ?meutes locales, tournantes pour le moment et peut-?tre inscrites dans la perspective de leur coordination. Les pouvoirs successifs ont trop c?d? au traditionnel penchant ? d?signer, en prenant la pr?caution de ne jamais identifier ?l?ennemi ext?rieur?. Pour ne pas faire l??conomie d?une solution, il conviendrait d?abord de ne pas tout expliquer par la main de l??tranger comme ? chaque fois que se produit une manifestation de grande ampleur. Il faudrait ?galement ne plus s?appuyer sur l?id?e que le terrorisme est un ph?nom?ne ?tranger ? notre soci?t? ou que l?Alg?rie n?est qu?un transit pour les drogues et non un lieu de consommation. Quelle utilit? ? faire de telles d?clarations alors que, ne pas en faire nous permettra au moins d?entreprendre un v?ritable diagnostic pour en rechercher les causes? Pourquoi notre soci?t? est-elle ? ce point vuln?rable? Pourquoi nos diff?rentes perceptions entrent-elles dans une situation qui privil?gie les affrontements physiques et non d?id?es et que sont impossibles les ?coutes mutuelles? Il faut bien le faire remarquer. Les trois p?les du triangle ?pouvoir, partis, populations? sont devenus r?pulsifs et cela ne date pas d?avril 1999, autant alors dire qu?il faudrait en rechercher les causes ? la fois dans les hommes et dans le syst?me politique qui r?git depuis plus de quarante ann?es le fonctionnement de l?Etat et r?gule les relations au sein de la nation. Quand bien m?me certains aiment ? donner, sans d?monstration, donc sans argumentations s?rieuses, des lectures d?un pr?sent et d?un avenir d?mocratiques, principalement ? la veille des ?lections, il n?en demeure pas moins que, sans cesse, sont reconduites les m?mes contradictions.