A l?approche de l??lection pr?sidentielle, il serait utile de se poser la question de savoir quelle serait la nature du syst?me politique pour ce qui concerne la mandature prochaine et les suivantes. Il y a une ?vidence depuis la r?vision partielle de la constitution instituant un premier ministre. Il n?y aura plus la possibilit? d?une ?bic?phalisation? de l?ex?cutif qui se traduirait par l?av?nement d?un syst?me de cohabitation, c?est-?-dire plus particuli?rement la confrontation au sein du pouvoir lui-m?me entre deux programmes, peut-?tre tout ? fait incompatibles entre eux, celui du pr?sident et celui du gouvernement. Une confrontation qui risquerait, du point de vue du pouvoir actuel, de mener vers la paralysie du fonctionnement des institutions. Il a ?t? toujours soutenu que de la cohabitation, il en d?coulerait fatalement une certaine confusion, un questionnement sur la l?gitimit? des d?cisions prises aussi bien par le pr?sident que par le gouvernement. De toute fa?on, dans le syst?me qui a fonctionn? depuis la cr?ation du s?nat, les deux chambres du parlement ont renonc? ? exercer pleinement leurs pr?rogatives constitutionnelles. Si on affirme qu?une dose de parlementarisme est introduite dans les relations entre le parlement et l?ex?cutif, il serait difficile d?en apporter les preuves et, d?ailleurs, la question s?est pos?e de savoir pourquoi le gouvernement se pr?sente devant le parlement comme s?il ?tait vraiment responsable devant celui-ci, puisque le pouvoir l?gislatif n?a jamais exerc? le contr?le sur l?ex?cutif, qu?il n?a jamais menac? de le renverser, ni n?a fait aboutir une seule enqu?te parlementaire. Alors, quand bien m?me que l?on puisse soutenir que l?Etat a fonctionn? selon une constitution hybride, en ce sens o? elle fait cohabiter deux syst?mes dans la confusion, ? savoir le r?gime parlementaire et le r?gime pr?sidentiel, il n?en demeure pas moins que les m?urs politiques ont ?touff? le premier au profit exclusif du second. Deux questions s??taient toujours pos?es: Depuis quand le parlement a-t-il tent? de donner un avis contraire ? celui de l?ex?cutif? Y a-t-il vraiment un parlement qui repr?sente les populations alors que la majorit? en son sein passe son temps plut?t ? r?duire l?opposition ? son impuissance l?gislative? En dehors de l?exp?rience avort?e d?une cohabitation qui aurait vu une majorit? islamiste gouverner avec un pr?sident qui ne pouvait pas quand m?me affirmer qu?il repr?sentait le courant d?mocrate, la majorit? des parlementaires, depuis la reprise du processus ?lectoral, au sein des deux chambres, est celle qui soutient le pr?sident de la R?publique, donc l?ex?cutif. Le fait majoritaire a toujours pr?valu et s?inscrit dans le sens de l?unicit? de l?ex?cutif, la meilleure preuve ?tant le oui ? la loi sur les hydrocarbures puis le oui ? l?invalidation de celle-ci. Le constat est fait que jamais il n??tait venu et qu?il ne viendra au parlement l?envie de croiser le fer avec le pr?sident, ce qui nous am?ne ? dire que nous avons dans ce cas, un r?gime pr?sidentiel, pr?sidentialiste m?me, du point de vue de la pratique politique. Quand bien m?me que la constitution ait ?t? lue sous l?angle de l??mancipation du parlement et que le gouvernement est responsable devant le parlement, que ce dernier peut le renverser, nous n?avons pas, pour autant, fonctionn? dans ce cas de figure. Ce sont des pr?rogatives fictives en raison de nos m?urs politiques.