Le pr?sident entre en fonction dans un con-texte constitutionnel pratiquement en con- formit? avec la pratique politique et les r?alit?s des distributions des pouvoirs. Les ministres avaient l?habitude d?invoquer le pr?sident comme seule source du pouvoir, alors que l?assembl?e nationale se comportait comme le soutien de l?Ex?cutif et non le contr?leur de l?action gouvernementale. C?est d?sormais la certitude que c?est son programme qui sera appliqu? et non celui des partis politiques. Le pr?sident s?est fait ?lire sur la base de la continuit?, et sans doute que la continuit? concernera aussi bien le programme que les hommes charg?s de l?appliquer. L?Alg?rie sous Bouteflika ne sera pas grande consommatrice d?hommes, preuve ?tant son penchant pour la stabilit? au niveau du gouvernement et des institutions. Ce n?est quand m?me pas tous les jours que les hauts fonctionnaires sont mis ? la porte, comme cela se faisait apr?s le gouvernement dirig? par Sifi et comme cela se faisait ? la pr?sidence apr?s le d?funt Boudiaf. Les deux premiers mandats de Bouteflika ont pratiquement stabilis? les personnels, notamment les hauts fonctionnaires, et c?est cette stabilisation qui assure la continuit?. Avant l?arriv?e de Bouteflika, et depuis l?entr?e dans le pluralisme politique, pas moins de quatre chefs d?Etat (deux d?missions, un assassinat et une obligatoire fin de mission) et une dizaine de chefs de gouvernement ont ?t? consomm?s. Depuis donc cette date, pour les institutions qui l?gif?rent, si on y int?gre le CCN et le CNT correspondant ? la p?riode d?avant la reprise du processus ?lectoral, de Belkhadem ? Ziari, en passant par Bensalah et R?da Malek, six hommes sont pass?s par la pr?sidence de l?institution l?gif?rante. Gageons que le pr?sident Bouteflika ne sera nullement tent? par la dissolution de l?assembl?e nationale. L?actuelle assembl?e nationale aura-t-elle d?vi? de la route qui lui a ?t? trac?e par l?Ex?cutif, sachant que la majorit? qui y existe est conforme ? la majorit? partisane repr?sent?e par les partis de l?alliance qui sont int?gr?s au pouvoir? L?assembl?e nationale fournit les r?ponses attendues par l?Ex?cutif et c?est son r?le d?appuyer le pouvoir, du moins pour ce qui concerne la majorit?. Peut-?tre que la continuit? en termes d?id?es, de m?thodes et d?hommes accro?t la difficult? de regarder l?avenir avec une pens?e renouvel?e, des approches reformul?es, alors que l?heure est plut?t ? tenter de prendre l?exacte mesure des probl?mes et ? en d?battre dans un cadre national pour trouver les ?l?ments d?un vrai consensus, car ? ce jour, il y a des observateurs qui affirment que tout parait fictif, y compris ce qu?on appelle la majorit?.