Par un curieux revirement dont l'Histoire se refuse à dévoiler les ressorts, voilà que les victimes de ces pages tragiques de l'histoire, s'armant avec autant d'arrogance que leurs bourreaux d'hier jettent leur dévolu, depuis les années 192O, sur la terre à un autre peuple. La Palestine cumule des caractéristiques suffisamment attractives pour aiguiser la convoitise. En plus d'être vulnérable ; c'est une terre de prédilection des religions monothéistes. Cette particularité n'est évidemment pas étrangère à l'amalgame entre le sionisme religieux et sionisme politique aboutira sur une revendication territoriale sur un argumentaire extravagant fabriqué de toutes pièces. La création de l'Etat d'Israël en Mai 1948, reconnait Avi Schlaïm, « impliquait une injustice monumentale pour les Palestiniens», Les palestiniens ne maitrisant pas leur destin, la connivence de Balfour et Herzl n'en fera qu'une bouchée. Le Sanglant Balfour — comme l'appelaient les Irlandais qui avaient connu la douleur cinglante de son fouet – prend au mot le juif hongrois Theodor Herzl et son offre de Juifs prêts à « former une partie d'un mur de défense de l'Europe en Asie, un avant-poste de la civilisation contre la barbarie. » Il est instructif de noter que la proclamation instituant le statut du Mandat Britannique en Palestine, tel que ratifié par la Société des Nations en 1922, inclut chaque syllabe de la Déclaration de Balfour et pas un seul mot de l'accord Sykes-Picot qui organisa la partition du Moyen-Orient impérial entre la Grande-Bretagne et la France. Quelques mois après que la première guerre mondiale se soit tu, la déclaration emphatique du général britannique Allenby, en arrivant dans la ville d'El-Qods : « Aujourd'hui, la croisade prend fin» nous renseigne sur l'atmosphère psychologique qui régnait alors autant que ce que représentait déjà la Palestine comme enjeu. Avec une capacité destructrice, renforcée par la possession de l'armement nucléaire, une aptitude à la barbarie, élevée au niveau d'un art consommé de planifier les carnages, Israël a incontestablement les moyens de sa politique d'extermination du peuple palestinien. Les dirigeants de l'état hébreux font preuve d'un excès d'infatuation hors du commun, au point de ne craindre aucune déconvenue de cette Histoire. Son cours est pourtant trop tumultueux pour être mis en équation sous forme d'une armada et d'un arsenal qui les autorisent à ne pas mettre de limites à leur expansionnisme et d'être belliqueux avec ses voisins sans retenue aucune. Ils n'ignorent pourtant pas les soubresauts et les accélérations aussi imprévisibles qu'indésirables dont la vie des tyrans est porteuse. Porté par un sentiment actuel d'invincibilité et fort du choix d'un bouc émissaire, un peuple à qui l'histoire n'a donné aucun répit pour se préparer au malheur, Israël en oublie que l'Histoire peut bien cacher dans ses arcanes des surprises qui sont d'autant plus mauvaises qu'elles tardent à surgir ! De la tragique farce ourdie par la décision scélérate de l'AG de l'ONU du 29 novembre 1947, en adoptant le plan de partage de la Palestine historique qui était sous le mandat britannique depuis donc le démantèlement de l'Empire ottoman, au véritable nettoyage ethnique en 1948, qui s'est soldé par l'exode et la déportation de près de 800 000 palestiniens et la destruction de plus 531 villages à la guerre de des six jours en 1967 suivie par celle de 1973 Guerre d'Octobre, dite aussi guerre de Kippour à l'invasion du Liban ,en 1982, jusqu'aux impitoyables frappes sur Ghaza en 2009, Israël , s'est montré digne de ce «peuple juif, peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur» – phrase prononcée par De Gaulle, dans sa conférence du 27 novembre 1967, et qui lui ouvra droit à l'étiquette d'antisémite. Etiquette jaune ? Peut-être !-. Israël entreprend de concrétiser sa chimérique volonté de supplanter les palestiniens sur leur terre. La quintessence de l'état hébreu est raciste. Après avoir été reconnu l'OLP, en 1993, suite aux accords d'Oslo, reconnaissance amplement confirmée par le conseil national palestinien, à Ghaza en avril 1996, voilà qu'Israël, pour compromettre toute idée de coexistence pacifique, exige par la voie des faucons qui le dirige, d'être reconnu en tant qu'« un Etat des Juifs, pour les Juifs et par les Juifs». Il est sioniste dans ses fondements; terroriste dans ces méthodes héritées du sinistre Irgoun. Sa force réside certainement dans une formidable aptitude à falsifier l'histoire, à travestir les évidences et surtout à tirer profit de l'hyperpuissance américaine et la caution européenne pour donner une réalité à un mythe. Une terre devenue « territoires» La terre de la Palestine historique a subrepticement été promue à un pluriel dérisoire pour devenir « territoires» sur lesquels les palestiniens sont cantonnés et sommés de vivre aux confins de l'enfer ou de disparaitre. A Ghaza, le choix est plus inhumain que cornélien. Et ce ne m'est pas fortuit si la première intifada en 1987, s'était dotée d'un slogan très révélateur de la souffrance d'un peuple martyr. «A part nous tuer, ils ne peuvent rien nous faire de plus». Entre l'amertume de l'exil et la mort comme ultime offrande pour la patrie, les jeunes palestiniens ne tergiversent pas. La stratégie d'Israël est implacable ; son exécution est programmée sur du papier à musique. La Cisjordanie est depuis longtemps transformée en un véritable gruyère plus israélien que palestinien. Jugez-en ! Selon l'Office des Nations unies chargé de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 39% de cette terre est contrôlée par les colonies (conseils locaux ou régionaux), 18% relève des zones militaires (y compris les zones de "tirs"), 10% des réserves naturelles (dont 48% coïncide avec des zones militaires), ces différentes appellations aboutissent au même résultat: une sévère limitation des permis de construire pour les Palestiniens (30). Même sur les territoires que leur a concédé le partage inique consacrant la création d'Israël en 1947, les palestiniens ne peuvent plus avoir un chez-soi. Leurs "territoires" rétrécissent comme une peau de chagrin. L'hypothétique Etat, qui leur est promis pour les amener à admettre que les limites de l'inacceptable soit chaque jour davantage repoussées, est un miroir aux alouettes. Il ne pourra pas jouir d'une quelconque continuité territoriale, encore moins d'une souveraineté nationale. La terre, sur laquelle il doit se fonder, est déjà promise. A chaque négociation pour résorber les sempiternelles crises, Israël, exige la reconnaissance de ses colonies déjà implantées sans jamais accepter d'en geler l'émergence de nouvelles qui invariablement continuent à pousser comme des champignons gangrénant « les territoires». Des paroles pour négocier, Israël en a plein la besace ! En août 2005, Ariel Sharon simulant de la bonne volonté pour contribuer à la paix décide du retrait israélien unilatéral de Ghaza. 8000 colons sont contraints de partir non sans que Sharon n'ordonne la destruction des maisons et des fermes qu'ils avaient laissées derrière eux. Moins d'une année plus tard, se sont pas moins de 12.000 autres Israéliens qui sont installés sur des terres confisqués aux palestiniens en Cisjordanie. L'objectif d'Ariel Sharon, stratège méphistophélique chevronné ou pour reprendre Paul, « ingénieux au mal », est double : rendre possible des raids suffisamment sauvages dissuasifs pour faire jeter à la mer les 1,4 millions ghazaouis en les canardant à profusion du ciel tout en poursuivant l'expansion de l'Etat sioniste en Cisjordanie. En effet, Les gouvernements changent mais la recette qui consiste à Incorporer davantage de colonies à l'Etat d'Israël en procédant par petites touches pour redessiner unilatéralement les frontières est imperturbablement appliquée. Se faisant, la progression sioniste vers le Grand Israël a pour corollaire la politique des petits pas, cher à Henri Kissinger. Au commencement, la volonté sioniste de s'octroyer une terre, déclarée sans peuple, à un peuple sans terre. L'existence des palestiniens est donc niée, leur anéantissement est une vérité première de la création de l'Etat d'Israël pour ouvrir la voie devant la marche triomphale du peuple juif vers sa perdition ! La Cisjordanie est dépecée entre zone dite fermée ou à accès restreint représentant quelques 70% des terres, une Jérusalem Est déclarée municipalité israélienne et les terres les plus fertiles accaparées par un tracé judicieux du mur de la honte érigé sur des principes plus racistes que sécuritaire, truffez le reste d'une multitude de no-mans land et autres réserves naturelles, il ne vous restera plus qu'une population palestinienne qui résiste pour survivre » hors-sol « . Abdelouahab Mokhbi Algerienetwork