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la jeunesse algérienne et le phénomène des réseaux sociaux
Publié dans AlgerieNetwork le 01 - 10 - 2018

On parlerait presque de génération YouTube tant le phénomène a pris de l'ampleur. Ce sont des centaines de jeunes Youtubeurs qui ont réussi à créer le nouveau monde d'humour en ligne, il s'agit de vidéos postées sur Youtube où des jeunes se font filmer en train de lancer des défis (challenges) à leurs amis. Ce phénomène s'est ensuite propagé vers les autres réseaux sociaux dont Instagram et Snapshat.
Devenir youtubeur et gagner en notoriété est-il à la portée de tous ? Non, nous répond la plus part des jeunes interrogés. D'après eux cela demande beaucoup de patience et de travail pour réussir à se faire connaître. Sans un certain talent il est difficile de percer. On peut viser le ridicule pour faire le buzz , mais il faut assumer les moqueries et les insultes .Ajoutent certains jeunes .
Bien que Youtube semble accessible, s'y faire connaître reste aussi compliqué que de faire une carrière à la télé ou au cinéma. Être youtubeur est bel et bien un métier à part entière. youtube compte plus d'un milliard d'utilisateurs ce qui correspond presque à un tiers des internautes dans le monde .En termes de notoriété ,les youtubeurs les plus célèbres peuvent être comparés aux comédiens ou humoristes réputés.
Mais qui sont-ils ? Quelles relations entretiennent-ils avec YouTube, et avec leurs spectateurs ? Pour avoir la réponse, nous avons contacté K-Hadje Arabe Chercheur dans les technologies numérique de communication .Il nous explique que devenir youtubeur est bien souvent motivé par l'idée de se faire connaître et surfer sur cette popularité . On parle de personal branding, c'est-à-dire promouvoir sa marque personnelle pour gérer sa carrière . Le but de certains youtubeurs est de percer pour être présents sur les autres médias ou de donner un coup de boost à leur carrière . Certains veulent devenir comédiens ,d'autres stylistes ,d'autres encore consultants quand ils parlent de sujets sérieux .c'est aussi est un moyen de faire connaître et de montrer ses compétences . Un atout pour se faire remarquer .Pour finir, il nous confirme que les motivations pour devenir Youtubeur sont propres à chacun . Du fait de leur audience importante et de leur influence on peut dire que ces youtubeurs font partie des influenceurs .Ceux qui ont une notoriété importante en profitent pour valoriser cette audience .
Rania Ferkioui, étudiante en science politique nous parle d'une autre motivation , celle de créer sa propre marque nous dit'elle .Les jeunes algériens ne font pas l'exception et se sont lancés à leur tour dans ce nouveau monde et ils sont aujourd'hui des centaines sur Youtube, Instagrame et Snapshat.
Je peux citer le cas du jeune Rifka, qui est aujourd'hui un Instagrameur avec plus de 400.000 abonnés ! Vous voyez biens l'ampleur qua ça prend. Il a su gagner le cœur de milliers de fans. Ses vidéos dépassent les 100.000 vues en 24 heures. En se lançant dans les vidéos défis, il a su choisir ses sujets et utiliser le réseau Snapchat à son profit pour exposer son talent de comédien .J'en suis vraiment impressionné .Je voudrais un jour être aussi célèbre que lui et réussir à percer dans le monde du web finit 'elle par nous avouer .
Malika Mkadem, journaliste dans un quotidiens nationale nous confirme que si le phénomène Rifka avait réussi à bouleverser le champ médiatique c'est que ce jeune est porteur d'un message extraordinaire. Sinon comment expliquer qu'il arrive à mobiliser 10 000 personnes pour un anniversaire ! Une capacité de rassemblement qui a fait peur aux responsables et aux forces de sécurité, et qui a visiblement crée une onde de choc .Nous dit 'elle. Ce qui démontré l'impact des réseaux sociaux sur les jeunes de nos jours .Les responsables devraient prendre enfin conscience de cette nouvelle donne médiatique et surtout ne pas minimiser l'impact de ce nouveau phénomène sur la société algérienne. J'espère que Rifka va surfer sur sa popularité pour sortir de Youtube et lancer sa chaîne et participer à des spectacles avec d'autres stars Algériènnes du Web.
Mayada Bey chercheur en sociologie nous parle d' une autre approche .Elle nous explique que chez ces youtubeurs qui utilisent à plein régime le registre comique, certains visent autre chose que le pur divertissement. C'est souvent l des analyse socioculturelle. Généralement, l'humour aide au partage d'une fait social ou politique. À ce stade, il convient de distinguer, au sein de ces youtubeurs qui cherchent à plaire pour instruire et qui cherche à plaire pour plaire. Bien entendu, à voir l'évolution du phénomène youtubeur , on pourrait penser qu'il existe une certaine récupération, notamment de la part de l'industrie télévisuelle ou des grandes marques. Que ce phénomène soit une mode ou non n'enlève rien à la qualité de certains contenus et à l'innovation médiatique qu'ils ont créée. Les habitudes d'écoute de contenu des gens évoluent et se transforment, et nous devons toucher certains publics autrement. Stratégie, développement et production numérique, Attraction Images. Les médias traditionnels sont en chute et il devient de plus en plus difficile de rejoindre certains publics , notamment le jeune public qui semble délaisser de plus en plus la télévision au profit du numérique.
Quand un jeune Algérien rassemble 10 000 jeunes comme lui pour le jour de son anniversaire, et cela par le biais des réseaux sociaux il faut se poser mille et une questions et se dire qu'on a vraiment tort de considérer cette jeunesse comme insensible, incapable, qui soigne son mal quotidien par la blague et la dérision. Cette jeunesse a tant à dire, tant à faire et tant à donner et que personne ne comprend et n'écoute ! Ni les Partis, ni les associations, ni même les politiques, ni nulle autre entité, ne peuvent faire mieux que ce jeune Algérien. Mais au-delà du phénomène, il y a comme une vérité qui s'est étalée en faisant un bruit assourdissant . C'est notre grand échec devant notre grande jeunesse !! Le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, a publié un texte sur son compte twitter exprimant son admiration au jeune Rifka. Est-ce une façon de faire semblant que la claque reçu n'a pas fait mal.
Sofia Bendali


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