On parle ces dernières heures de rencontres entre les décideurs pour proposer une alternative gouvernementale avec comme option la nomination de Monsieur Ramtane Lamara comme premier ministre en remplacement de Mr Ahmed Ouyahia, dont le nom renvoie actuellement à tous les mécontentements de la rue en raison de ses sorties contestables et contestées. Cette option voudrait dire que le pouvoir n'a pas encore compris le message de la rue. De plus cette démarche n'est possible qu'avec une décision du Président de la République alors que le Président est hors du pays. Une deuxième réflexion animée par des médias étrangers, notamment Britanniques, considère que Ramtane Lamamra peut constituer le point d'équilibre entre les différentes forces au pouvoir et qu'il peut être validé comme le nouveau candidat à la présidence de la République. La troisième réflexion et qui se pose en terme brut, c'est “que faire demain” ? Le 3 mars 2019 est l'échéance de remise des dossiers de candidatures. Bouteflika est encore à l'hôpital à Genève, Ghediri proclame avoir obtenu 120.000 parrainages de citoyens sans “bouger” de son bureau et les gens s'interrogent au sujet de Nekkaz quant à la validation de sa candidature . L'équation n'est pas simple. La première option, à notre avis, n'a pas de consistance car une décision comme celle là peut engendrer d'autres mouvements de rue et ce n'est pas évident que la rue pourra garder toujours son pacifisme. En plus Ramtane Lamamra est assez intelligent pour ne pas tomber dans ce piège à un moment aussi instable et dangereux. Car en bon stratège il va bien sûr se poser la question fondamentale : “que vais je gagner ?” dans cette situation de grandes turbulences. Ramtane Lamamra en tant que point d'équilibre ? Est ce faisable sans invoquer l'article 102 de la constitution de 2016 ? Cet article dit tout simplement que “Lorsque le Président de la république, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés propose,à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement. Le Parlement siégeant en chambres réunies déclare l'état d'empêchement du Président de la république, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l'intérim du Chef de l'Etat, pour une période maximale de quarante cinq (45) jours, le Président du Conseil de la Nation, qui exerce ses prérogatives dans le respect des dispositions de l'article 104 de la Constitution”. De l'état d'empêchement qui dure 45 jours, la constitution, dans le même article, nous renvoie à un autre situation qui est la déclaration de vacance par démission de plein droit et plus loin à la déclaration de vacance définitive de la présidence de la république. Immédiatement l'acte de déclaration de vacance définitive communiqué au parlement, le Président du Conseil de la Nation assume la charge de Chef de l'Etat pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées. Pendant ce temps, l'article 104 précise que “le Gouvernement en fonction au moment de l'empêchement, du décès ou de la démission du Président de la République, ne peut être démis ou remanié jusqu'à l'entrée en fonction du nouveau Président de la République”. Si Lamamra est dans les agendas du pouvoir, il est fort probable qu'il ne pourra pas prétendre au poste de premier ministre ni être le candidat du pouvoir à l'élection du poste de Président de la république ou si tel est le cas il faudra attendre la vacance définitive de la présidence de la république et surtout actionner maintenant l'article 102 de la constitution, article tant demandé par “les égarés” de la république. 90 Jours d'attentes. Est ce possible, est ce souhaitable ? L'impasse semble réelle. Enfin, demain c'est dans quelques heures. Que sortira-t-il du conseil constitutionnel ? Faut il appeler le soldat Rayan ou la constitution ?