L'Egypte était suspendue à l'annonce du résultat. Le Frère musulman Mohamed Morsi a finalement été déclaré vainqueur de la présidentielle égyptienne, dimanche 24 juin par le président de la commission électorale, Farouk Soltan. M. Morsi a obtenu plus de treize millions de voix contre plus de douze millions à son rival Ahmad Chafiq, ancien premier ministre de Hosni Moubarak. Mohamed Morsi devient ainsi le premier président élu depuis la chute de Hosni Moubarak, le 11 février 2011. Et le premier islamiste à parvenir à la tête du pays le plus peuplé du monde arabe avec quelque 82 millions d'habitants. Rapidement, la victoire du Frère musulman a été saluée par une explosion de joie place Tahrir au Caire, où plusieurs milliers de partisans ont crié "Allah akbar" -Dieu est le plus grand- et lancé des feux d'artifice. L'ARMEE ADRESSE SES FELICITATIONS Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées, l'instance qui dirige le pays depuis la chute de M. Moubarak, a adressé ses félicitations au nouveau président, a rapporté la télévision d'Etat. Selon la commission électorale, le taux de participation au second tour de cette présidentielle, les 16 et 17 juin, s'est élevé à 51 %. Lors du premier tour, les 23 et 24 mai, la participation avait été de 46 %. A l'annonce des résultats, la déception était vive au sein du camp Chafiq, qui n'avait cessé de proclamer sa victoire sur la base de résultats provisoires au cours des derniers jours. Le responsable de communication de la campagne de M. Chafiq, Ahmad Baraka a refusé de commenter cette défaite. Première réaction de la communauté internationale, un haut dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza a salué un "moment historique". "C'est une nouvelle ère qui s'ouvre en Egypte. Il s'agit d'un revers pour le programme de normalisation et la coopération sécuritaire avec l'ennemi (israélien)", a estimé M. Zahar. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, est un allié des Frères musulmans. De leur côté, les Emirats arabes unis ont "favorablement accueilli" l'élection de Mohamed Morsi et exprimé l'espoir de voir ce pays regagner sa stabilité.