Un Algérien, qui s'était immolé samedi par le feu dans une ville proche de la frontière avec la Tunisie, a succombé dimanche à ses blessures. Trois autres de ses compatriotes ont tenté ces derniers jours d'en faire autant, à l'instar de Mohamed Bouaziz, le Tunisien de 26 ans dont l'immolation, le 17 décembre, a déclenché la révolte de ses compatriotes. Ces émeutes ont abouti au départ du président Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans. Dimanche en fin d'après-midi, Mohcin Bouterfi, 37 ans, est mort au service des grands brûlés de l'hôpital Ibn Rochd d'Annaba où il avait été admis la veille après s'être aspergé d'essence et avoir mis le feu à son corps devant la mairie de la ville minière de Boukhadra, a indiqué un membre de sa famille. Père d'une fillette, à la recherche d'un emploi et d'un logement, il entendait, par ce geste désespéré, «dénoncer l'attitude de mépris affichée à son égard par les élus de cette commune», selon la même source. Le président de l'Assemblée populaire communale (APC, Assemblée Populaire Communale, mairie) a été relevé de ses fonctions par le wali (préfet) de Tebessa qui s'est rendu dans la journée de samedi sur les lieux. Une vingtaine d'autres jeunes hommes avaient, en vain, demandé au maire de les recevoir. Trois autres tentatives Trois autres tentatives de suicide par le feu ont également été enregistrées en Algérie depuis mercredi. Selon le site d'El Watan, dimanche un homme de 34 ans s'est immolé par le feu, devant le siège de la Sûreté de Mostaganem. «Agé d'une trentaine d'années, l'homme exhibait plusieurs demandes d'embauche, ainsi que des lettres adressées à différentes administrations, malheureusement, elles sont demeurées sans suite», rapporte le quotidien algérien. Il s'est aspergé d'essence avant de mettre le feu aux parties inférieures de son corps. Des policiers sont intervenus aussitôt et il a été hospitalisé. Un jeune homme de 27 ans a tenté de se suicider par le feu vendredi soir devant un commissariat de police de la ville de Jijel à 300 km à l'est d'Alger. Un quadragénaire, en demande de logement social, a également essayé de mettre fin à ses jours mercredi de la même façon dans l'enceinte de la daïra (sous-préfecture) de Bordj Menaïel, dans la région de Boumerdès à 50 km à l'est d'Alger. Pendant cinq jours, l'Algérie a été en proie aux émeutes en janvier. Cinq personnes sont morts et environ 800 autres ont été blessées.