Une rencontre conviviale a réuni vendredi soir au Centre culturel algérien à Paris, le directeur du centre, le romancier Yasmina Khadra, et un groupe de 14 étudiants de l'université de San Diego (Californie) venus en France dans le cadre d'un voyage d'étude à travers l'Europe portant sur la relation entre le monde occidental et le monde musulman. Ce rendez-vous intellectuel, sous forme de table-ronde, a permis à ces étudiants d'interpeller le romancier sur plusieurs points relatifs à l'actualité nationale et en Europe, ainsi que sur son parcours littéraire et sur ses oeuvres qui sont intégrés dans le programme d'enseignement dans plusieurs universités américaines. Les questions relatives à l'immigration, l'intégration et l'identité ont été longuement exposées par M. Yasmina Khadra qui a dénoncé l'attitude de certains pays qui font de l'immigré le bouc émissaire indiqué pour détourner les regards sur les véritables problèmes de société qui se posent en Europe. "Nombre d'entre eux ont affirmé avoir déjà lu les romans de ce grand nom de la littérature francophone dont les romans sont traduits dans plusieurs langues à travers le monde", a-t-il expliqué. Cette rencontre avec le romancier est la troisième que cette université organise depuis 2009 pour des groupes d'étudiants qui poursuivent leur post-graduation en relations internationales, littératures francophone et hispanique dans le cadre de ce voyage qui les conduira également en Espagne et en Turquie. "Yasmina Khadra est surtout un grand nom de la littérature mondiale qui a choisi d'écrire sur des thèmes fondamentaux pour tous ceux qui étudient les sciences politiques, et pour ces étudiants, cette rencontre est un cours concret de sciences politiques", a indiqué à l'APS M. Randy Willoughby, professeur au Département de sciences politiques et relations internationales de cette université et accompagnateur du groupe. Il a affirmé également que "dans chaque département de littérature qui se respecte on ne peut pas parler de littérature contemporaine sans évoquer le nom de Yasmina Khadra". Il a cependant reconnu la totale ignorance des Américains de tout ce qui concerne l'Algérie et regretté que leur relations avec ce pays se limitent aux questions énergétiques. Des étudiants, qui avouent n'avoir jamais visité l'Algérie, ont quant à eux estimé que des rencontres avec des romanciers sont "intéressantes à plus d'un titre" car, ont-ils dit, ils sont les témoins directs d'évènements. Un autre étudiant, qui lui aussi n'a jamais visité l'Algérie, a qualifié de "lumineuses", sa rencontre avec le romancier dont il a lu bon nombre de titres, soulignant qu'à travers les propos de l'écrivain, il a retrouvé ce qu'il a lu et qu'il apprécie "énormément" cet auteur en qui il constate "une concordance entre ce qu'il écrit et ce qu'il dit", saluant la richesse de son expérience "qu'il met à la disposition du lecteur". C'est le troisième contingent d'étudiants de San Diego qui viennent en France et rencontrent le romancier. D'autres sont venus de l'université de New York, de Columbia, Miami, sans compter des enseignants chercheurs qui viennent d'autres universités pour essayer de découvrir l'Algérie à travers ses écrivains.