Les nouveaux seuils des prix du sucre et de l'huile, fixés conjointement dimanche dernier par le ministère du commerce et les opérateurs économiques, s'appliquaient progressivement dans les commerces de gros et de détail, a-t-on constaté mercredi dans certains quartiers d'Alger. Ainsi, est constatée une "large tendance" à l'application des nouveaux prix de 90 DA le kg de sucre et de 600 DA le bidon d'huile de 5 litres, dans la plupart des magasins de Kouba, de Jolie-Vue, ou du Vieux-Kouba et Garidi. Une ménagère venue faire ses achats dans une supérette de Gardi, quartier où réside une partie de la classe moyenne ''algéroise'', s'est dit "satisfaite" de la "décrue'' des prix du sucre et de l'huile, cédés respectivement à 90 DA le kg, contre 125 DA depuis le début de l'année, et à 600 DA contre 780 DA le bidon de 5 litres de qualité moyenne (Afia et Elio), à 250 DA contre 330 DA la bouteille de 2 litres et à 150 DA contre 180 DA, la bouteille de 1 litre. Chez les grossistes, le bidon d'huile de 5 litres (Afia et Elio) est proposé actuellement à 550 DA, celui de 2 litres à 230 DA, alors que la bouteille d'un litre est à 135 DA", a indiqué un gérant d'une supérette située à Jolie-Vue, un des quartiers d'Alger où est concentrée une partie des grossistes en produits agroalimentaires. "Nous nous sommes approvisionnés ce matin (mercredi) auprès des grossistes du Gué de Constantine, et nous avons constaté une baisse considérable des prix", a-t-il souligné. Par contre, dans le quartier des ''Sources'', sur les hauteurs de Bir Mourad Rais, les prix du sucre et de l'huile restaient presque inchangés. La bonbonne d'huile "Elio et Afia" de 5 litres est vendue à 765 DA, celle de 2 litres à 330 DA et celle d'un litre à 166 DA, dans une supérette, dont le propriétaire a annoncé que ''ces prix devraient baisser au plus tard demain (jeudi), avec l'arrivage des nouveaux stocks". Dans ce contexte, le ministère du Commerce a adressé mercredi une mise en demeure au groupe agroalimentaire Cevital, le sommant de se conformer à l'accord conclu dimanche dernier avec les opérateurs économiques (producteurs et importateurs) de sucre et de l'huile. Selon le ministère du commerce, ses équipes de contrôle dépêchées par la direction du contrôle commercial et de la répression de la fraude pour vérifier l'application de cet accord "ont constaté que les prix appliqués par Cevital sur le sucre et l'huile ne sont pas conformes aux termes de l'accord". Ce dernier avait indiqué mercredi dans un communiqué que les nouveaux prix de ses unités de production, et conformément aux décisions prises par le gouvernement, sont de 69,50 DA le kilogramme en vrac pour le sac de sucre d'une contenance de 50 kg, alors que le paquet conditionné d'un kilogramme est cédé à 74,50 DA. L'huile végétale de basse qualité "Elio" est cédée, selon la même source, à 495 DA le bidon de 5 litres, 210 DA la bouteille de 2 litres et 110 DA pour celle d'un litre. Aussi, le groupe Cevital, qui est accusé, par les autres producteurs et transformateurs, de vouloir "maintenir sa position dominante sur ces deux produits", par l'application de prix en "deçà de ceux approuvés dimanche" avec le ministère du commerce, et d'avoir provoqué une "anarchie sur le marché, a été appelé "a fournir des explications concernant les nouveaux prix qu'il applique sur le sucre et l'huile", a souligné le ministère du commerce. Le ministère a affirmé que ses services ont agi "en application de l'article 19 de la loi 02/04 fixant les règles applicables aux pratiques commerciales".