L'organisation américaine des droits de l'homme Robert F. Kennedy Center for Justice and Human Rights Center (RFK Center) a relevé samedi la situation "alarmante" des droits de l'homme au Sahara occidental, appelant à l'urgence de la mise en place d'un mécanisme de protection des droits humains au sein de la MINURSO. "La torture, les arrestations et les détentions arbitraires, le non-respect des procédures pénales et la répression des civils par les forces du gouvernement marocain deviennent très fréquentes au Sahara occidental", a-t-elle affirmé dans un communiqué publié à l'issue d'une enquête effectuée en janvier en cours à El-Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental. Au cours de son sejour au Sahara occidental, la délégation de cette organisation américaine, basée à Washington, "a examiné les cas de violations des droits de l'homme que commettent les forces de sécurité marocaines contre les Sahraouis", explique-t-elle. "Les preuves de la répression, des restrictions de la liberté d'expression et de la discrimination économique et sociale des Sahraouis ainsi que la violence de l'Etat (marocain) sont emblématiques de la situation des droits de l'homme", témoigne cette délégation composée du directeur exécutif du centre RFK, Lynn Delaney, de la responsable des droits de l'homme, Monika Kalra Varma, et de la juriste de cette organisation, Mary Beth Gallagher. En outre, signale RFK Center, l'activiste sahraouie Aminatou Haidar et ses collègues défenseurs des droits de l'homme "activent à grands risques personnels dans ces conditions". "L'absence d'un mécanisme international de protection des droits de l'homme et l'aggravation de la situation au Sahara occidental sont inacceptables", a déclaré la responsable des droits de l'homme du Centre Robert Kennedy. A cet effet, cette organisation soutient que "cette situation conjuguée avec la violence de l'assaut militaire lancé contre les Sahraouis par les forces de sécurité marocaines pour le démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre dernier, renforcent la nécessité d'une surveillance internationale impartiale des droits de l'homme au Sahara occidental". Lors de son enquête, la délégation de RFK Center a rencontré des dizaines de Sahraouis victimes d'abus, de torture et d'emprisonnement ainsi que leurs familles, des représentants du gouvernement marocain ainsi que des responsables de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le Centre RFK a indiqué qu'un rapport détaillé sur cette enquête menée au Sahara occidental allait être publiée prochainement.