L'opposition égyptienne, portée par le mouvement populaire contestataire, rejette toute offre de dialogue proposée par le nouveau vice-président égyptien Omar Souleimane, exigeant au préalable la satisfaction de ses revendications en premier lieu, le départ de Hosni Moubarak. Les manifestants égyptiens étaient présents par milliers sur la place El-Tahrir (place de la libération) au centre du Caire pour "la marche du million" à laquelle avait appelé lundi le mouvement de protestation qui réclame le départ du président Hosni Moubarak. Des responsables des mouvements du "6 avril" et de "Khaled Said" ont indiqué que cette marche visait à faire pression sur Hosni Moubarak afin qu'il quitte le pouvoir, exigeant la formation d'un gouvernement transitoire, l'élaboration d'une nouvelle constitution et la dissolution du Parlement. A défaut des moyens de communication tels Internet et les SMS, les manifestants ont recouru, dans leur appel aux hauts parleurs et aux communiqués. La marche d'aujourd'hui intervient, ont-ils précisé, en réaction à la nomination par M Moubarak d'un nouveau gouvernement dominé par les anciens ministres à l'exception des portefeuilles de l'Intérieur et des Finances. L'escalade du mouvement de contestation met l'Armée égyptienne dans une position embarrassante, estiment les observateurs. L'institution militaire égyptienne avait rendu public lundi un communiqué dans lequel elle juge "légitimes" les revendications du peuple et s'engage à "ne pas faire usage de la force contre les manifestants". Forte du soutien du mouvement populaire contestataire, le Comité des forces de l'opposition, à sa tête Mohamed El Baradei, refuse de fléchir et rejette toute offre de dialogue proposée par le nouveau vice-président égyptien Omar Souleimane. M. El-Baradei s'est dit favorable à "un dialogue national global" mais a posé des conditions, "et en premier lieu le départ du président Moubarak". Les Egyptiens, qui manifestent depuis le 25 janvier pour réclamer le départ de Moubarak, "veulent en finir aujourd'hui (mardi), sinon vendredi au plus tard" avec le pouvoir de M. moubarak, a déclaré M. El-Baradei à la chaîne satellitaire El-Arabiya. "Vendredi prochain a été baptisé +jour du départ+", a indiqué, l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ajoutant espérer "que le président Moubarak quitte le pays avant cette date après 30 ans au pouvoir". "Si le président Moubarak s'en va, tout ira dans la bonne voie", a-t-il estimé, soulignant que les manifestations en masse au Caire et à Alexandrie devraient "être pacifiques".