Mohamed Jouili, sociologue à l'université de Tunis a affirmé, mardi à Alger, que l'enjeu fondamental futur, après la chute du régime du président déchu Zine Al Abidine Ben Ali, est la "reconstruction" de la relation peuple-pouvoir, estimant que le courant islamiste ne constitue aucun danger. Lors d'une conférence sur "Les mutations politiques en Tunisie", organisée par le Centre des recherches stratégiques et sécuritaires, M. Jouili a indiqué que l'enjeu réside aussi dans "l'élimination du legs du pouvoir précédent, de la corruption, du clientélisme et dans la définition de nouvelles règles du jeu politique". Concernant le rôle des islamistes dans le paysage politique de la Tunisie, il dira qu' "ils ne sont pas une menace pour la démocratie". "Le fanatisme en Tunisie étant rejeté", a-t-il soutenu. Le conférencier a ajouté que "la mouvance islamiste ne saura monopoliser la vie politique dans le pays", précisant que sa revendication actuelle est de figurer dans le gouvernement d'Union nationale. Par ailleurs, M. Jouili a qualifié d'"important" le rôle de l'armée dans la révolution du jasmin, et ce, après avoir été marginalisé depuis le règne de Bourguiba. Enfin, M. Jouili a précisé que la révolution du jasmin diffère des autres révolutions classiques de par ses projets et mécanismes. A une question sur la position du pouvoir tunisien de la cause sahraouie, il a indiqué que celui-ci évoquera cette question considérée "parmi les questions diplomatiques importantes dans la région".