Les ouvrages et les annales parascolaires sont très demandés ces derniers temps à Oran, à quelques mois du déroulement des deux importantes épreuves dans la vie d'un élève, celle du BEM ou du Baccalauréat. Ces ouvrages occupent une bonne place dans les rayonnages de toutes les librairies et des papeteries du centre-ville et même des localités les plus éloignées de la wilaya. Ils sont bien exposés pour attirer l'attention des acquéreurs potentiels, des parents essentiellement qui viennent choisir eux-mêmes les titres susceptibles d'intéresser leurs enfants. "Les ouvrages parascolaires marchent très bien ces derniers temps", affirme avec satisfaction une libraire dont le magasin a pignon sur la rue Larbi Ben M'hidi, au centre-ville d'Oran. Ce magasin ne désemplit pas à longueur de journée. "Je me réapprovisionne régulièrement pour répondre à la demande. Je dispose des annales parascolaires propres à toutes les années scolaires mais les livres les plus demandés sont ceux des classes d'examen", ajoute-t-elle. Dans cette librairie comme dans des lieux similaires, les ouvrages sont classés en fonction de l'année d'étude û de la première année primaire à la classe de terminale û et de la matière désirée comme la langue arabe, les mathématiques, le français, la physique-chimie, la technologie, l'histoire-géographie, l'éducation religieuse, l'anglais, ... Ces titres servent surtout à l'élève pour réviser les cours assurés en classe ou d'approfondir les connaissances et les notions prodiguées par l'enseignant. "Ces ouvrages permettent à l'élève de compléter ou d'approfondir, chez lui ou dans une salle de lecture, seul ou entre camarades de classe, les leçons apprises", explique une mère, interrogée sur l'intérêt qu'elle porte à ces livres. Toutefois, ce sont les ouvrages "toutes matières" comportant les questions des épreuves du BEM ou du BAC des dernières années qui sont les plus demandés. Le jeune lecteur trouvera toutes les questions classées par matière en plus des solutions-types leur permettant de jauger leur niveau et leurs capacités. Cette méthode de joindre les réponses aux questions posées, adoptée par les éditeurs de ces ouvrages ne semble pas faire l'unanimité des parents qui se chargent du contrôle des réponses de leurs enfants. "Cette manière de faire encourage souvent l'élève à copier les réponses au lieu de se concentrer et de réfléchir sur les questions posées", a déploré un père, dont le fils doit se prépare pour les épreuves du BEM. Il avoue avoir trouvé le "truc" pour décourager son fils à copier les réponses. "J'ai tout simplement coupé le livre en deux parties, pour ne donner à mon fils que celle où figurent les différentes épreuves proposées lors des précédentes sessions", a-t-il confié. De nombreuses personnes, interrogées, expliquent leur choix pour les annales "toutes matières" par le fait que celles-ci reviennent moins chères par rapport aux coûts d'achat de trois ou quatre ouvrages de matières différentes. "Des annales rassemblant plusieurs matières coûtent entre 250 et 300 dinars pièce alors qu'un livre de mathématiques ou de physique-chimie peut atteindre les 400 dinars selon la classe fréquentée", a précisé le gérant d'une papeterie dans la banlieue Est d'Oran, lui-même père de deux enfants des classes de la 4ème année moyenne et de la terminale. Pour contourner cet obstacle "économique", des futurs candidats fréquentant la même classe et résidant dans le même quartier s'organisent pour acheter chacun un ouvrage d'une matière précise pour réviser ensuite en groupes. Pour ne pas rester en marge des progrès technologiques, plusieurs maisons d'édition privées se sont lancées dans le support multimédia. Actuellement à Oran, sont proposés des CD éducatifs comportant à la fois des cours, des mémentos, des questions des différentes épreuves d'examen et de composition en plus d'une partie distractive comportant des blagues, des jeux, des vidéo-gags et des extraits de grands moments du football national et étranger. Ces CD, que l'on retrouve même dans les souks hebdomadaires d'Oran et de ses bourgs, connaissent un grand succès, non seulement pour la quantité et la somme des connaissances qu'ils contiennent, mais également pour leur prix modique. "Je les cède à 100 dinars l'unité. C'est l'équivalent d'une petite tournée de café entre amis", commente un marchand ambulant, spécialisé dans le livre et la papeterie, qui propose chaque vendredi sa "marchandise" au célèbre souk d'El Hamri. L'utilisation de ce support multimédia se fait aussi bien chez soi lorsqu'on dispose d'un PC familial ou dans un cybercafé, où l'on peut imprimer sur place des copies des questions d'examen. Tout comme pour les cours particuliers, les parents d'élèves des classes d'examen se disent contraints d'acquérir ces ouvrages pour leur progéniture. "Nous leur donnons tous les moyens de réussir leurs études quitte à faire des sacrifices supplémentaires. C'est à eux de faire les efforts nécessaires pour décrocher leur diplôme", déclare un chef de famille comme pour montrer qu'il a bien accompli... son devoir.