Le ministre de la Santé de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a appelé, lundi à Alger, les importateurs de médicaments à contribuer efficacement à l'investissement dans la production des médicaments et des médicaments génériques afin de combler les insuffisances en la matière. S'exprimant lors d'une rencontre avec les représentants du syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO), M. Ould Abbès a relevé l'importance d'"encourager la production nationale des médicaments et des médicaments génériques", insistant sur la nécessité d'associer les investisseurs nationaux et étrangers dans cette démarche. Les investisseurs, a-t-il affirmé, doivent contribuer sérieusement à l'industrie du médicament au niveau national sans exclure, si nécessaire, le recours à l'importation de médicaments qui manquent. Le ministre a mis en exergue la nécessité de renforcer et d'intensifier l'investissement dans l'industrie pharmaceutique pour assurer une couverture nationale en matière de médicaments, combler les insuffisances et réduire l'importation. Pour le ministre, les médecins et les producteurs de médicaments sont des partenaires essentiels dans le soutien de la production nationale de médicaments et de médicaments génériques, rappelant qu'il existe 9000 pharmacies et 550 distributeurs de médicaments. Le ministre a réitéré son attachement à la nécessité d'aider les pharmaciens et de défendre leurs droits eu égard à la place qu'ils occupent dans le système de santé, soulignant que la fonction de pharmacien ne se limite pas seulement à la vente des médicaments mais à la sensibilisation et la prévention pour soutenir le système national de santé. Il s'est également prononcé en faveur de l'encouragement des pharmaciens et de l'amélioration de leurs marges bénéficiaires sur les médicaments produits au niveau national et les médicaments génériques. M. Ould Abbès a rejeté l'idée d'un manque de médicaments, appelant à examiner le problème avec objectivité. Il a affirmé que son secteur était prêt à importer certains médicaments non disponibles actuellement. Le président SNAPO, Messaoud Belambri, a affirmé, pour sa part, que la réalisation d'une couverture nationale en médicaments et en génériques passait par l'encouragement de la production et de l'investissement nationaux. Des mesures doivent être prises pour la concrétisation de cet objectif à travers notamment la révision des prix des médicaments et de la marge bénéficiaire sur les médicaments génériques, a-t-il dit, imputant le manque enregistré en médicaments dans certaines pharmacies à une mauvaise gestion dans la distribution. Le SNAPO a appelé lundi à l'ouverture d'une enquête pour "localiser les failles" qui ont mené à la rupture de médicaments dans les officines à l'échelle nationale. "Il faut que les gens qui font dans la mauvaise pratique en matière de distribution et de rétention de stock soient identifiés et sanctionnés", a-t-il insisté. Selon M. Belambri il y a des "des distributeurs qui détiennent une sorte d'exclusivité exerçant pratiquement un monopole pour un nombre de produits et qui font de la vente concomitante". C'est pour cette raison, a-t-il expliqué, qu'il existe une pénurie de certains médicaments qu'ils soient de production locale ou importés.