Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, a rencontré samedi soir à Londres, la communauté algérienne de Grande-Bretagne afin de prendre connaissance de leurs problèmes et de leurs préoccupations. Des centaines de citoyens algériens venant de plusieurs régions du pays ont pris part à cette rencontre. Les membres de la communauté ont exprimé au représentant du gouvernement leurs principales préoccupations et les problèmes qu'ils rencontrent en Grande-Bretagne. Le manque de communication entre les éléments de la communauté, la bureaucratie rencontrée lors de l'établissement de documents administratifs, le manque de communication entre l'administration et les citoyens ou encore l'enseignement de la langue arabe sont les principaux points exprimés au représentant du gouvernement par la communauté algérienne de Grande Bretagne lors de cette rencontre. En outre, un grand nombre de ressortissants ont insisté sur la nécessité de disposer d'un centre culturel à Londres. Pour eux, un lieu de rencontre serait le bienvenu. Il permettrait une meilleure communication entre citoyens dont nombreux sont dispersés à l'extérieur de la capitale, sans point d'attache réel. Les Algériens de Grande-Bretagne mettent en exergue aussi le fait que de nombreuses communautés ont déjà leurs centres culturels. Un citoyen a suggéré la création de banques pour l'épargne pour ceux qui veulent bâtir leur avenir en Algérie à l'instar des autres communautés. Mais le plus grand problème soulevé a été le manque de liens entre la communauté, l'ambassade et le consulat, le manque de contact entre la communauté et les représentants officiels de l'Etat. ''On doit définir la relation avec le consulat et l'Ambassade et dépasser le cadre purement administratif '', a dit un citoyen. Pour l'établissement de papiers administratifs certains ont regretté que parfois ils font des centaines de km pour prendre un document. Ils préconisent aussi les bureaux itinérants des services consulaires à l'intérieur du pays. La compagnie Air Algérie s'est taillée une bonne part de critiques dans le sens ou ''elle est loin d'accorder des facilités aux voyageurs'', ont souligné des ressortissants de Grande Bretagne citant à tire d'exemple, le prix des billets qui atteignent selon eux, 500 livres en période estivale. Pour d'autres intervenants, les prestations fournies par le pavillon national, sont en amélioration par rapports aux années précédentes notamment dans le traitement des passagers et des bagages mais ''des carences sérieuses subsistent et doivent être traitées si la compagnie veut faite bonne figure face à la concurrence'', ont-ils affirmé. Le manque de communication en direction des passagers, l'impossibilité de payer les billets par carte bancaire ou online et la difficulté de joindre l'agence au téléphone, sont les trois principaux griefs mentionnés par des membres de la communauté algérienne résidant en Grande Bretagne. Par ailleurs, un ressortissant a évoqué un projet de lancement de vols charter entre Manchester et Alger à 150 livres durant l'été et a demandé l'aide de l'Etat pour la concrétisation de cette initiative. Dans sa réponse, M. Benatallah a tout d'abord salué l'esprit démocratique qui a prévalu lors de cette rencontre, ''une démocratie que nous envient bien des pays où les citoyens ne peuvent pas parler de la sorte sans être inquiétés de représailles'', a-t-il souligné. Il a ensuite fait part de la volonté de l'Etat de prendre en charge toutes les préoccupations de ses ressortissants à l'étranger tout en soulignant que "cette volonté de l'Etat de prendre en charge les préoccupations de la communauté à l'étranger est permanente et loin d'être conjoncturelle car elle s'inscrit dans le cadre du programme du gouvernement". Il a demandé aux membres de la communauté à développer les activités associatives afin de faire entendre leur voix en commun au lieu de présenter les problèmes séparément. A court terme, M. Benatallah a promis de régler le problème de la communication entre la communauté et le consulat. Il a donné des instructions pour établir dans l'urgence des lignes téléphonique mobiles pour faciliter le contact des citoyens avec l'administration. Concernant l'enseignement de la langue arabe, le représentant du gouvernement a annoncé le lancement prochain de l'enseignement à distance pour tous les niveaux et avec le suivi de pédagogues. "Pour les livres pédagogiques, je m'engage à envoyer des livres en quantité suffisante, il n'y a aucun frein à ce projet au contraire nous encourageons la distribution du livre pédagogique", a-t-il souligné sous les applaudissements de l'assistance. Concernant les ressortissants vivant sans papiers, M. Benatallah a exprimé la disposition de l'Etat à aider cette catégorie sociale. "Notre rôle est d'aider ces jeunes à régler leurs cas, ce sont des Algériens qui ont droit, autant que les autres, de la protection de l'Etat", a-t-il souligné. Au problème de manque de représentation médiatique des Algériens à l'étranger, M. Benatallah a indiqué que "l'Etat est disposé à renforcer la présence des medias nationaux à l'étranger". "Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, est disposé à aider les medias pour une meilleure représentation des organes de presse à l'étranger partant du principe que le citoyen a droit à l'information ou qu'il soit", a-t-il ajouté. Les membres de la communauté se sont félicités de l'importance et de la richesse de ces débats et ont demandé le renouvellement de ce type de rencontres "extrêmement bénéfiques pour la communauté". Au programme de la visite de M. Benatallah figurent des rencontres avec plusieurs associations activant dans différents domaines.