Injustice n La dépossession de nombreuses familles algériennes de leurs terres au Maroc sans aucune forme d'indemnisation préoccupe le gouvernement algérien. Les familles algériennes touchées par le Dahir royal du 2 mars 1973, à l'inverse des ressortissants européens, n'ont pas été indemnisées à ce jour. La question a été évoquée par Halim Benatallah, secrétaire d'Etat en charge de la communauté nationale à l'étranger, lors de sa visite, jeudi au Maroc. «La question des ressortissants algériens établis au Maroc dépossédés de leurs terres agricoles, représentant des centaines d'hectares et non indemnisés, est au centre des préoccupations du gouvernement algérien, d'autant plus qu'à l'inverse, des ressortissants européens dans la même situation ont pu recouvrer leurs droits», a déclaré M. Benatallah, qui a exprimé sa «disponibilité à examiner tous les dossiers en suspens pour peu que le partenaire affiche un tel état d'esprit». Benatallah a émis cette déclaration lors d'un entretien tenu dans la capitale marocaine, Rabat, avec son homologue marocain, Mohamed Ameur, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la communauté marocaine à l'étranger. Le secrétaire d'Etat s'est rendu à Berkane, à 60 km au nord d'Oujda, où il a visité une famille algérienne victime d'expropriation prise par les autorités marocaines, en vertu du Dahir royal du 2 mars 1973. La décision des autorités marocaines a affecté près de 20 000 hectares de terres agricoles appartenant à des ressortissants algériens titulaires de titres fonciers, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères qui souligne que «de nombreux ressortissants algériens ayant bénéficié du droit de jouissance sur des terres ne dépassant pas les 10 hectares ont été amenés à renoncer à ce droit». La communauté algérienne établie dans cette région du Maroc compte 7 250 ressortissants immatriculés auprès du consulat, dont 70% sont des femmes âgées et sans ressources. Parmi cette communauté, 5 500 sont sans emploi et ne comptent que sur le secteur de l'informel, les petits métiers et les tâches à la commission pour subvenir à leurs besoins. Le poste consulaire accorde des aides aux nécessiteux, aux personnes âgées et aux malades. Cependant, des médecins, ingénieurs, pharmaciens et avocats forment une catégorie de ressortissants installée de longue date à Oujda où la communauté algérienne à grandement contribué à l'essor de cette ville. Benatallah a rencontré des membres de la communauté algérienne établie dans cette région à l'occasion d'un f'tour organisé à la résidence du consul. «Cette première visite d'un membre du gouvernement traduit la volonté de celui-ci d'accorder à cette communauté établie dans un pays frère et voisin plus d'intérêt que par le passé», a-t-il indiqué. Les principales préoccupations exprimées par les membres de cette communauté ont porté sur la question de l'expropriation, la précarité de la situation socioéconomique, sur la facilitation des déplacements de ses membres vers l'Algérie, ainsi que l'octroi de quelques bourses à des étudiants nécessiteux.