Les mesures prises mardi par le Conseil des ministres en vue de dynamiser l'investissement ont été qualifiées mercredi de "révolutionnaires" par des intervenants lors d'une journée d'étude sur l'investissement à Constantine. Les mesures encourageant l'investissement, notamment celles facilitant l'accès au foncier industriel par la formule du gré à gré et accordant d'autres avantages incitatifs, ont été particulièrement commentées, lors de cette rencontre, initiée par l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), qui s'est ouverte en présence du ministre des Transports, Amar Tou, et de plusieurs responsables locaux. Il s'agit-là de mesures qui "répondent largement aux attentes des investisseurs", a-t-on souligné lors des débats. Dans une intervention intitulée "opportunités d'investissements et rôle de l'université", le Dr. Azzedine Benterki, professeur au département d'économie de l'université Mentouri de Constantine, qui s'est félicité de la "portée révolutionnaire" de ces décisions, a estimé notamment que la question du foncier industriel doit "sortir définitivement de l'ornière de la spéculation pour devenir un instrument privilégié au service exclusif des activités créatrices d'emplois et de richesses". Le même économiste s'est également attardé sur deux autres aspects de la problématique de l'investissement, notamment le marché de l'emploi qui souffre, a-t-il indiqué de "la rigidité procédurière de l'ANEM" (Agence nationale de l'emploi), qui devrait, selon lui, "simplifier les formalités de recrutement et se transformer en interface d'information entre l'offre et la demande". Le second aspect évoqué concerne l'accès aux marchés financiers, à propos duquel le Dr. Benterki a considéré que "le statut de banquier s'apparente encore davantage au fonctionnariat qu'à la fonction commerciale qui devrait être naturellement la sienne". Il s'est prononcé, à cet égard, pour ''l'ouverture du capital des banques aux particuliers, à hauteur de 5%, dans un premier temps'', avant de recommander la poursuite des réformes en cours, en améliorant la qualité de l'accompagnement public des investissements et en abrogeant la législation dépassée par les nouvelles orientations économiques. Pour sa part, le directeur général de l'ANDI, Abdelkrim Mansouri, a évoqué les missions de l'Agence qui multiplie les initiatives en vue de limiter ''la mortalité des investissements'' par un "meilleur accompagnement et davantage de coordination avec les autres partenaires". M. Mansouri a fait état, dans ce cadre, de rencontres de l'ANDI avec les secteurs des impôts et des douanes, en vue de parvenir à une interprétation homogène de la loi sur l'investissement, soulignant que l'agence qu'il dirige s'efforce de pallier les défaillances de certains bureaux d'études, en créant deux banques de données, la première sur les idées-projets, et une seconde pour mettre en relation les investisseurs nationaux et étrangers. "C'est ainsi que 130 offres de partenariat sont mises en ligne sur le site web de l'ANDI", a-t-il précisé, en faisant observer que le bâtiment "offre une multitude d'opportunités d'investissements dans le sillage du programme des 2 millions de logements projetés".